Dernières salves
L’appel au boycott de la Suisse lancé par Mouammar Kadhafi le 25 février à tous les musulmans s’est accompagné d’un embargo « total » de Tripoli sur les échanges économiques et commerciaux avec ce pays. Présentée comme une réponse au référendum sur l’interdiction des minarets, cette mesure de rétorsion est en réalité le dernier épisode en date de la crise déclenchée en juillet 2008 par l’arrestation, à Genève, dans des conditions jugées humiliantes, de Hannibal Kadhafi, l’un des fils du « Guide ». Mais cela pourrait bien être la dernière salve dans la guéguerre qui oppose les deux pays. L’homme d’affaires suisse Max Göldi, l’une des victimes collatérales de la crise, qui purge une peine de quatre mois de prison à Tripoli, devrait être libéré avant terme. Hannibal en personne lui a rendu visite, et la famille du détenu a demandé sa grâce au colonel Kadhafi.
Quant à l’embargo, il n’aura guère de conséquences, les deux pays ayant réduit leurs échanges dès le début de la crise. Les Libyens ont même retiré quelque 6 milliards d’euros déposés dans des banques helvétiques. Les achats suisses de pétrole libyen ont baissé de 78,4 % entre 2008 et 2009, passant de 3,21 milliards à 717 millions de francs suisses. Quant aux importations libyennes de machines de précision helvétiques, elles ont baissé de 61,8 % sur la même période. Le fait le plus significatif est que la dépendance de la Suisse aux hydrocarbures libyens – pour approvisionner notamment Tamoil, une filiale libyenne de distribution – est désormais de 30 %, contre 73 % à la veille de la crise. Les échanges commerciaux entre les deux pays en 2009 ne se chiffraient plus qu’à 875 millions de francs suisses, contre 3,6 milliards en 2008.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- En Algérie, le ministre Ali Aoun affaibli après l’arrestation de son fils pour cor...
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police