Comment Tounsi a réhabilité la police

Publié le 17 mars 2010 Lecture : 1 minute.

Pendant longtemps, il valait mieux en Algérie être militaire que policier. Sans doute pour une question de légitimité historique. Pourtant, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) est une institution qui compte dans le système. N’ont eu à la diriger que des personnalités politiques de premier plan. De Tayebi Larbi à Ahmed Draïa, tous deux membres du Conseil de la révolution du temps de Houari Boumédiène, en passant par Hadi Khediri durant le règne de Chadli Bendjedid.

Quand feu le colonel Ali Tounsi en hérite, en 1995, la police algérienne est la cible préférée des tueurs des Groupes islamiques armés (GIA). Sous-équipée, mal préparée à la guérilla urbaine, elle ne compte que 60 000 hommes. Tounsi réussira à effacer l’image qu’elle a longtemps traînée de maillon faible du dispositif antiterroriste. Les effectifs ont été triplés, passant à 170 000 policiers, dont 9 000 femmes. Le maillage des territoires urbains, espace de compétence de la police, a été amélioré par la construction de dizaines de commissariats dans les grandes agglomérations du pays. Police de proximité, de l’environnement, voltigeurs. Tounsi a réformé tous azimuts, multipliant les cycles de formation et de perfectionnement pour les cadres de l’institution, introduisant les technologies de l’information dans la gestion quotidienne. Mort dans son bureau, un stylo à la main, alors qu’il préparait une réunion d’état-major, Ali Tounsi aura marqué durablement l’histoire de la police, à la tête de laquelle il est resté quinze ans, établissant un nouveau record de longévité.

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