Comment Tounsi a réhabilité la police
Pendant longtemps, il valait mieux en Algérie être militaire que policier. Sans doute pour une question de légitimité historique. Pourtant, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) est une institution qui compte dans le système. N’ont eu à la diriger que des personnalités politiques de premier plan. De Tayebi Larbi à Ahmed Draïa, tous deux membres du Conseil de la révolution du temps de Houari Boumédiène, en passant par Hadi Khediri durant le règne de Chadli Bendjedid.
Quand feu le colonel Ali Tounsi en hérite, en 1995, la police algérienne est la cible préférée des tueurs des Groupes islamiques armés (GIA). Sous-équipée, mal préparée à la guérilla urbaine, elle ne compte que 60 000 hommes. Tounsi réussira à effacer l’image qu’elle a longtemps traînée de maillon faible du dispositif antiterroriste. Les effectifs ont été triplés, passant à 170 000 policiers, dont 9 000 femmes. Le maillage des territoires urbains, espace de compétence de la police, a été amélioré par la construction de dizaines de commissariats dans les grandes agglomérations du pays. Police de proximité, de l’environnement, voltigeurs. Tounsi a réformé tous azimuts, multipliant les cycles de formation et de perfectionnement pour les cadres de l’institution, introduisant les technologies de l’information dans la gestion quotidienne. Mort dans son bureau, un stylo à la main, alors qu’il préparait une réunion d’état-major, Ali Tounsi aura marqué durablement l’histoire de la police, à la tête de laquelle il est resté quinze ans, établissant un nouveau record de longévité.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Algérie : Lotfi Double Kanon provoque à nouveau les autorités avec son clip « Ammi...
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan