Thomas Sankara, idole révolutionnaire
Le révolutionnaire, assassiné en 1987, est devenu l’idole des jeunes.
Burkina, des Voltaïques aux Hommes intègres
Le Burkina a produit dans les années 1980, avec Thomas Sankara, l’un des dirigeants les plus remarquables des cinquante dernières années. Le beau et vibrant capitaine a incarné un idéal révolutionnaire auquel aspiraient bon nombre de ses contemporains et qui fait encore aujourd’hui rêver la jeunesse. Au point de devenir une idole, façon Che Guevara. Tribun hors du commun, Sankara était un concentré de radicalisme, de tiers-mondisme, de populisme, de nationalisme, d’impatience, d’impertinence, d’utopie, de démagogie aussi, à la sauce marxiste-léniniste. Lorsqu’il accède à la tête de la Haute-Volta grâce au coup d’État du 4 août 1983, le fougueux capitaine de 34 ans n’est pas un inconnu. Beaucoup se souviennent de ses faits d’armes lors de la guerre contre le Mali en 1974. De sa démission fracassante, en 1980, de son poste de secrétaire d’État à l’Information au sein du Comité militaire de redressement pour le progrès national dirigé par le colonel Saye Zerbo. Et aussi de son arrestation, en mai 1983, alors qu’il est le Premier ministre du commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, chef du Conseil de salut du peuple. Il est déjà, avant même qu’il n’accède à la fonction suprême en 1984, un héros populaire.
Formé au Prytanée militaire du Kadiogo, dans son pays, puis à l’école militaire d’Antsirabé (Madagascar), avant de suivre un stage au Maroc, Thomas Sankara devient président le 4 août 1983. C’est le début de la révolution et, pour lui, l’occasion de mettre ses idées en pratique. Que veut-il ? Changer le monde. Remettre le peuple au travail, lui apprendre à compter d’abord sur lui-même, à retrouver sa dignité. Il veut « donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désœuvrées, frustrées et fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succèdent à la tête de l’État et qui ne leur offrent rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues par les cerveaux des autres. Il nous faut donner une âme idéologique aux justes luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux ». Prêchant par l’exemple, Sankara adopte un mode de vie des plus simples : il joue de la guitare, roule en Renault 5, pratique le basket… Et il est sincère. Mais il dérange et inquiète ses compagnons, ses voisins et, plus loin, la France. C’est le temps des soupçons. Les balles des siens le fauchent le 15 octobre 1987.
Retrouver notre article "Burkina : qu’avez-vous fait de vos cinquante ans ?" ici.
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Burkina, des Voltaïques aux Hommes intègres
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