Sambi s’incruste, Mohéli s’enflamme
L’opposition n’a rien vu venir. Réunis en Congrès le 1er mars, les parlementaires comoriens ont prolongé de dix-huit mois le mandat d’Ahmed Abdallah Sambi. L’élection présidentielle, prévue en mai 2010, aura donc lieu en novembre 2011. Tout s’est passé très vite. Le 26 février, Sambi signe un décret convoquant le Congrès trois jours plus tard. Le 1er mars, dans l’après-midi, 60 élus sur 84 adoptent la prolongation.
Alors que la France et l’Union africaine regrettent « l’absence de consensus », l’opposition crie au scandale et rappelle que, lors du vote, seuls 3 élus mohéliens sur 12 étaient présents, les autres ayant boycotté « une parodie de démocratie ». Ces derniers refusent de voir « leur tour » repoussé : selon les accords qui avaient mis fin à la crise anjouanaise en 2001, il revient à un Mohélien de diriger le pays – après le Grand Comorien Azali et l’Anjouanais Sambi.
Le chef de l’État assure que la « présidence tournante n’est pas remise en cause ». À Mohéli, ce discours ne passe pas, et les manifestations, parfois violentes, se succèdent. Des manifestants évoquent « la séparation », et certains n’hésitent pas à sortir des drapeaux français – comme à Anjouan en 1997. Se dirige-t-on vers une nouvelle crise séparatiste ? L’opposition assure que, le 26 mai 2010, date de la fin du mandat originel de Sambi, elle ne reconnaîtra plus son autorité.
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