Le « Tsunali » s’étend au PDG
Le vent des réformes lancées par le nouveau chef de l’État ne devrait pas épargner le parti présidentiel, dont le congrès extraordinaire débute le 13 mars.
C’était dans la corbeille de l’héritage. Ali Bongo Ondimba (ABO) récupère le Parti démocratique gabonais (PDG), fondé en 1968 par son père et qui a occupé en quasi-monopole la scène politique pendant plus de quarante ans. Mais dans quel état ? Depuis la présidentielle du 30 août, la « famille PDG » n’est plus ce qu’elle était. Plusieurs de ses barons, dont Casimir Oyé Mba, André Mba Obame, Jean Eyeghe Ndong, se sont présentés contre ABO à la présidentielle et ont été exclus.
Convoqué les 13 et 14 mars en congrès extraordinaire, le PDG va essayer de recoller les morceaux. La machine à gagner a montré d’inquiétants signes d’essoufflement. Son candidat n’a été élu à la présidentielle qu’avec 41,73 % des suffrages exprimés. Si la formation politique quadrille toujours l’ensemble du territoire national, certains de ses élus s’inquiètent du renouvellement de leur mandat. Pour l’instant, avec 82 députés sur 120, le PDG reste majoritaire.
Les législatives de 2011 seront un test. À la présidentielle, l’opposition a marqué des points. Il y a des circonscriptions à reconquérir. Vite. Car en face, les concurrents s’organisent. Les exclus du PDG ont fondé L’Union nationale autour de Zacharie Myboto. Les nouveaux alliés profitent de leur large représentativité « géopolitique », regroupant des Nzebis du Sud-Ouest, avec Myboto et Paulette Missambo, des Fangs du Nord, avec Mba Obame, et de l’Estuaire, avec Oyé Mba et Eyeghe Ndong, ainsi que des Punus, avec Bruno Ben Moubamba… Le PDG a également en face l’autre bloc, celui de l’Alliance pour le changement et la restauration, constituée autour de Pierre Mamboundou.
Le congrès sera consacré à la « revitalisation des structures du parti », indique son secrétaire général, Faustin Boukoubi, et à « un changement de mentalité ». Qu’enfin les militants s’acquittent de leurs cotisations pour faire fonctionner la lourde bureaucratie du parti. Ali Bongo, qui devrait logiquement prendre la tête du mouvement, ne va pas maintenir le train de vie élevé qu’avait permis son fondateur. La structure pourrait être allégée et devenir une « force de proposition » au service du gouvernement et non plus une instance de redistribution de prébendes.
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