Une route du Sud pour le pétrole
Comme la Chine, le Japon s’efforce de sécuriser ses approvisionnements pétroliers en Afrique. Avec le soutien des autorités de son pays, Takashi Hattori, patron de Toyota-Tsusho Africa, a annoncé le 3 mars à Nairobi (Kenya) son intention de construire un oléoduc reliant les gisements de la région autonome du Sud-Soudan au port kényan de Lamu. Le pétrole est actuellement acheminé jusqu’à Port-Soudan, via Khartoum, au Nord.
S’il était mené à bien, ce projet aurait des retombées économiques et sociales considérables dans toute l’Afrique de l’Est. Dans l’hypothèse où le Sud-Soudan accéderait à une indépendance complète à l’issue du référendum de janvier 2011, ses conséquences politiques ne seraient pas moindres.
Hattori, qui a obtenu l’aval des autorités kényanes, devra désormais convaincre les responsables soudanais. Pour cela, il se dit prêt à s’associer à l’entreprise China National Petroleum Corp., qui opère déjà au Sud-Soudan et gère les deux oléoducs en service.
Long de 1 400 km (connexions non comprises), le futur pipeline aurait une capacité de 450 000 barils/jour. Son coût devrait avoisiner 1,5 milliard de dollars, mais le financement ne devrait pas poser de problème puisque la puissante Japan Bank for International Cooperation (JBIC) est disposée à prendre en charge l’intégralité du projet, y compris la construction du terminal de Lamu et d’une raffinerie au Kenya. C’est un énorme challenge pour le Japon, qui n’achète actuellement que 2 % du pétrole sud-soudanais.
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