L’offensive diplomatique de la junte au Maghreb
Dès son arrivée au pouvoir, la junte nigérienne a multiplié les contacts avec les pays du Maghreb. Objectif : s’assurer de leur soutien, malgré le changement de régime.
Au lendemain de son intronisation à la tête du Niger, le commandant Salou Djibo a envoyé un message de condoléances au roi Mohammed VI à la suite de l’effondrement du minaret d’une mosquée de Meknès, le 19 février. Quelques heures plus tard, le souverain marocain dépêche à Niamey son secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Mohamed Ouzzine, qui est immédiatement reçu. Au menu des échanges : le sort de Tandja et l’avenir de Samira, une mine d’or nigérienne exploitée par une entreprise marocaine. Madani el-Azhari, secrétaire général de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad), envoyé spécial de Kadhafi, a emboîté le pas au Marocain. Autre Maghrébin à prendre langue avec le nouvel homme fort du Niger : Abdelkader Messahel. Le ministre algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines était accompagné du général Rachid Laalali, patron de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE, contre-espionnage). Les trois émissaires ont conforté Salou Djibo : le Maghreb se tiendra aux côtés du Niger, fût-il gouverné par une junte.
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