Jusqu’où ira la Ligue du Nord ?
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La Ligue du Nord a longtemps fait figure de curiosité locale. La presse était convaincue que le succès de ce parti xénophobe et populiste retomberait comme un soufflé. Il lui a fallu déchanter. Aujourd’hui, l’avancée de la Ligue du Nord et son emprise croissante sur le gouvernement Berlusconi inquiètent. Le parti compte 261 maires, 9 députés européens et dirige 6 provinces, ce qui signifie qu’il a les moyens d’influer sur les grandes décisions, notamment en matière de sécurité et de finances. Roberto Maroni, le ministre de l’Intérieur, est l’un de ses membres, et Giulio Tremonti, celui de l’Économie et des Finances, proche de sa direction.
Partisane du séparatisme – elle revendique l’indépendance de la « Padanie », la plaine du Pô –, la Ligue a, depuis 1993, soutenu Silvio Berlusconi lors de ses trois passages à la présidence du Conseil. Ayant obtenu, en mai 2009, l’adoption instaurant le fédéralisme fiscal, elle concentre désormais ses efforts sur l’immigration. En juillet de la même année, le Parlement a institué le délit de clandestinité avec, à la clé, des peines de prison, des amendes et des décisions d’expulsion immédiate. Une loi encore insuffisante aux yeux de certains édiles. L’an dernier, à Turate, le maire a ouvert un bureau pour permettre à ses administrés de dénoncer les clandestins. Et celui de Boccaglio, dans l’agglomération de Brescia, a lancé l’opération « White Christmas » [« Noël blanc »] pour débusquer les clandestins en organisant des contrôles policiers ponctuels.
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