Fin de partie pour « le soldat de Dieu »

Téhéran a arrêté Abdolmalek Rigi, chef du Jundollah, un mouvement de guérilla sunnite réclamant l’indépendance du Baloutchistan.

Abdolmalek Rigi, peu après son arrestation, sur le tarmac de Téhéran le 23 février © AFP

Abdolmalek Rigi, peu après son arrestation, sur le tarmac de Téhéran le 23 février © AFP

Publié le 5 mars 2010 Lecture : 1 minute.

L’Iran a annoncé la capture d’Abdolmalek Rigi, chef du Jundollah (« les soldats de Dieu »), un mouvement de guérilla sunnite responsable d’une série d’attaques menées principalement dans la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est du pays. En octobre dernier, le Jundollah avait tué quarante personnes dans un attentat à la bombe, dont six hauts responsables des Gardiens de la révolution, révélant ainsi sa capacité croissante à défier le régime.

Selon le ministère du Renseignement, Rigi se trouvait sur une base militaire américaine voisine de l’Afghanistan seulement vingt-quatre heures avant son arrestation. Téhéran accuse régulièrement les États-Unis et la Grande-Bretagne de soutenir le Jundollah, basé au Pakistan. Heydar Moslehi, ministre du Renseignement, a indiqué que l’Amérique avait fourni à Rigi une carte d’identité et un passeport afghans pour qu’il puisse voyager dans certains pays européens et à Dubaï. Le Jundollah, qui réclame l’indépendance de la minorité Baloutche, a commis plusieurs assassinats sauvages, dont la décapitation filmée d’un policier. En 2009, treize membres du mouvement ont été exécutés.

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L’ambassade britannique à Téhéran a publié un communiqué qualifiant Rigi de « terroriste responsable d’attaques méprisables », ajoutant que « son arrestation par les autorités iraniennes constitue un sérieux revers pour le terrorisme. La Grande-Bretagne s’en félicite sans réserve ». Peyman Forouzesh, un député de la région du Sistan-Baloutchistan, a salué cette capture, estimant que les attaques du Jundollah sont responsables du « sous-développement de la province ». Aux yeux du député, l’arrestation de Rigi marque « le démantèlement du groupe ».

Plus de la moitié des 70 millions d’Iraniens sont perses ; parmi les minorités ethniques, on recense des Azéris, des Kurdes, des Arabes, des Baloutches et des Lors. Beaucoup ont revendiqué leur indépendance, mais le danger venait principalement du Sistan-Baloutchistan, au sud-est, et du Kurdistan, au nord-ouest. Si 90 % de la population est chiite, la plupart des Kurdes et des Baloutches sont sunnites et se sentent particulièrement discriminés. Le ministère du Renseignement a annoncé que Rigi serait remis aux mains de la justice après son interrogatoire. 

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