Omar el-Béchir annonce la fin de la guerre
Officiellement, pour le président soudanais, « la guerre du Darfour est terminée ». Omar el-Béchir l’a affirmé dans un discours télévisé au lendemain de la signature d’un accord entre Khartoum et les rebelles du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) conclu le 23 février à Doha, au Qatar. La fin d’un cauchemar pour les trois millions de civils déplacés par un conflit aussi meurtrier qu’absurde ? Rien n’est moins sûr. Quelques heures seulement après l’annonce du cessez-le-feu conclu notamment grâce à la médiation du Tchad voisin, des combats étaient signalés dans la zone de Jebel Marra, le fief de l’autre branche rebelle du Darfour, l’Armée de libération du Soudan (ALS), qui ne s’est pas associée au processus de Doha.
Même très fragile, même partiel, cet accord qui propose aux rebelles du JEM d’intégrer la coalition gouvernementale de Khartoum a déjà des conséquences concrètes. En gage de sa bonne volonté, le président Béchir a libéré une soixantaine de rebelles, emprisonnés et condamnés à mort pour leur participation en 2008 à un assaut meurtrier sur la capitale soudanaise.
Et pour tenter de lutter contre la misère du Darfour, officiellement invoquée par les rebelles pour justifier leur action, le Qatar a annoncé la création d’un fonds de développement doté de 1,5 milliard de dollars. Des libérations, des promesses, peut-être susceptibles d’inverser la dramatique dynamique humanitaire du Darfour. Et de redonner un peu de lest au président Béchir, toujours inculpé de crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI) et candidat à sa succession à l’élection présidentielle d’avril prochain.
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