Droits des femmes : Messieurs, encore un effort !
A quelques jours de la Journée mondiale de la Femme (le 8 mars), les Nations unies ont évalué les progrès réalisés depuis la Conférence mondiale de Pékin il y a quinze ans. Le bilan est nuancé.
Dans la moitié des pays subsahariens, la parité entre filles et garçons a été atteinte à l’école. La gratuité des frais de scolarité à la maternelle et en primaire a largement contribué à ces résultats encourageants dans plusieurs États comme le Togo, le Bénin, le Ghana ou encore le Burkina.
La mise en place de programmes de scolarisation pour les adolescentes enceintes a en outre permis, dans certains cas, le maintien des filles à l’école. Par exemple au Cap-Vert, où 78,8 % de femmes, de 15 ans et plus, sont alphabétisées. « Des femmes qui ont un bon niveau d’éducation peuvent accéder aux instances dirigeantes et obtenir d’aussi bons ou même de meilleurs résultats que les hommes », déclarait en novembre 2009, à Banjul, Isatou Njie-Saidy, la vice-présidente gambienne, en marge de la 8e conférence régionale africaine sur les femmes. Son pays, avec le Cap-Vert, enregistre le meilleur taux de scolarisation des filles.
Les fillettes vont à l’école, mais leurs mamans restent sous-représentées dans les sphères du pouvoir. Le Rwanda montre cependant l’exemple avec un Parlement qui compte 56 % de femmes (taux le plus élevé au monde). Cette avancée a toutefois été un peu forcée par le destin. « Après les événements tragiques de 1994, beaucoup de femmes se sont retrouvées seules et ont été contraintes de s’investir dans plusieurs domaines auparavant réservés aux hommes. Néanmoins, nous restons confrontés à un grave problème de violence contre les femmes et les filles », explique Aquiline Niwemfura, la secrétaire exécutive de l’Observatoire du genre, créé en 2003 et opérationnel depuis bientôt deux ans.
Dans leur quotidien, les femmes africaines continuent cependant à porter une lourde charge. Elles ont des salaires inférieurs à ceux des hommes, passent deux tiers de leur temps aux tâches domestiques et produisent entre 40 % et 70 % des denrées alimentaires.
L’Union africaine lancera en juin sa « décennie des femmes », espérant insuffler plus de changements.
Fatou Sow, sociologue sénégalaise et chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France) est une spécialiste des questions de genre et une militante féministe chevronnée. Elle revient pour Jeuneafrique.com sur les inégalités entre les sexes qui perdurent sur le continent :
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