Mahamadou Danda, un Premier ministre de consensus
Cet énarque (promotion 1983 de l’ENA de Niamey) de 59 ans n’est pas un inconnu au mess des officiers. Porte-parole du gouvernement de Daouda Mallam Wanké en 1999, après le coup d’État contre Baré Maïnassara, Mahamadou Danda a été sous-préfet de Niamey à 28 ans, puis ministre, à 36 ans, des Ressources animales et de l’Hydraulique, lorsque le général Ali Saïbou est arrivé aux affaires en 1987. Son retrait de la scène publique coïncide avec l’arrivée de Tandja au pouvoir, en décembre 1999. L’ambassade du Canada à Niamey le recrute comme conseiller politique. Parfait technocrate, il jouit d’une flatteuse réputation d’intégrité morale. Travailleur, il préfère les dossiers au tumulte, la discrétion aux mondanités. Le choix de la junte a été plutôt bien accueilli tant par la classe politique que par les milieux économiques.
L’ordonnance signée par le nouveau chef de l’État, Salou Djibo, portant sur l’organisation des pouvoirs durant la transition, prive le nouveau Premier ministre du statut de chef de gouvernement. Mais il semblerait que la junte ait décidé de lui laisser une certaine marge de manœuvre. Sa tache est en effet immense : faire tourner l’administration, contrer les menaces de famine qui planent dans de nombreuses régions et mettre en œuvre « l’assainissement de la situation politique et la réconciliation des Nigériens » promis par la junte. Mahamadou Danda va devoir aussi convaincre les voisins, les capitales occidentales et les partenaires du développement d’être le moins sévères possible en cas de nouvelles sanctions. L’acharnement de Tandja à se maintenir au pouvoir avait déjà conduit à un isolement diplomatique du pays.
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