Villepin en campagne ?

L’ancien Premier ministre défiera-t-il Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2012 ? En tout cas, il se comporte comme s’il était déjà en campagne.

Dominique de Villepin visite une porcherie, le 15 février 2010. Ca ne vous rappelle rien? © Capture d’écran du site letelegramme.fr

Dominique de Villepin visite une porcherie, le 15 février 2010. Ca ne vous rappelle rien? © Capture d’écran du site letelegramme.fr

ProfilAuteur_JeanMichelAubriet

Publié le 22 février 2010 Lecture : 1 minute.

À peine blanchi dans l’affaire Clearstream – au moins dans l’attente de son procès en appel –, Dominique de Villepin, qui, depuis son renoncement forcé aux ors de la République, exerce le métier d’avocat (« pour faire vivre ma famille », dit-il, dans un élan de simplicité qui ne lui est pas habituel), se lance parallèlement dans une curieuse opération de relookage politique. Avec un objectif unique, presque obsessionnel : nuire à Nicolas Sarkozy, son ennemi intime, l’homme qui s’était juré de le pendre à un croc de boucher.

A-t-il vraiment l’intention, lui qui n’a jamais brigué aucun mandat électif et ne dispose au Parlement que d’une poignée de fidèles, d’être candidat à la présidentielle de 2012 ? Dans cette hypothèse, croit-il sérieusement en ses chances de l’emporter ? Ou son ambition se borne-t-elle à empêcher son rival de faire le plein des voix de droite au premier tour de scrutin, pour mieux précipiter sa chute au second ? Si loin de l’échéance, il lui est encore facile de faire illusion. Seule certitude : sa cote de popularité – qui n’a naturellement rien à voir avec des intentions de vote – s’envole (57 % d’opinions favorables), quand celle de Sarkozy flanche dangereusement (38 %).

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Clin d’œil, sans doute, à son ancien mentor, cet inlassable flatteur de ­croupes bovines qu’était, et que demeure, Jacques Chirac, M. de Villepin, qu’on avait rarement vu s’aventurer hors des palais nationaux, a, le 15 février, pris la clé des champs. Une plongée en apparence hasardeuse, en réalité calculée au millimètre près, dans la France rurale, au cœur de la Bretagne hivernale et bourbeuse. Message : « Vous me croyez trop snob pour mener une campagne électorale ? Eh bien, vous allez voir ! » On verra, en effet.

Escorté d’un essaim de journalistes et de partisans empressés, l’ancien Premier ministre a visité une porcherie industrielle, feint de s’émerveiller devant un imposant animal, puis, bonnet en plastique sur la tête et porcelet dans les bras, a lancé, goguenard : « Il ne vous rappelle pas quelqu’un ? » « Nicolas ! » a hurlé un idiot dans la foule. Quel métier ! 

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