Je t’aime moi non plus

Algériens ou d’origine algérienne, ils sont plus de 1 million installés dans l’Hexagone. Et vivent parfois difficilement leur double identité.

Scène de liesse à Paris le 18 novembre dernier après la qualification des Fennecs pour le Mondial © AFP

Scène de liesse à Paris le 18 novembre dernier après la qualification des Fennecs pour le Mondial © AFP

FARID-ALILAT_2024

Publié le 1 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Algérie-France : la déchirure
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Algérie-France : la déchirure

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Stade de France, 6 octobre 2001. L’équipe de France rencontre la sélection algérienne. Certes le match est amical, mais il revêt un caractère capital. Pour la première fois depuis l’indépendance, en juillet 1962, Français et Algériens s’opposent sur un terrain de football. Un homme symbolise ce trait d’union entre la France et son ancienne colonie autant qu’il constitue le parfait exemple « d’intégration à la française » : Zinedine Zidane, champion du monde en 1998.

Fils d’immigrés originaires de Kabylie, la star des Bleus revendique naturellement sa nationalité et sa culture française tout en affirmant puiser son histoire dans celle de ses aînés algériens. L’image est d’Épinal, peut-être. Mais, à la fin des années 1990, elle marque les esprits et, surtout, symbolise assez bien ce que pense le million de ceux qui, comme lui, ont un pied en France et l’autre en Algérie.

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Aimer les deux pays

Mais voilà ! En ce mois d’octobre 2001, le match tourne au grand fiasco. La Marseillaise est d’abord sifflée avant que la rencontre ne soit carrément arrêtée après l’invasion du terrain par des centaines de jeunes, majoritairement issus des banlieues.

Bien que ces derniers ne ­représentent pas l’ensemble de la communauté algérienne, ils n’en illustrent pas moins les rapports ­qu’entretiennent les ­Algériens (ou les Français ­d’origine algérienne) avec la France : entre amour et haine. Ceux qui ont envahi le Stade de France et conspué ­l’hymne national n’étaient-ils pas présents sur les Champs-­Élysées un certain 12 juillet 1998 pour fêter dans la joie et la bonne humeur la victoire de la France contre le Brésil ?

Les Algériens sont comme ça. Ils aiment vivre en France. Ils ­épousent des Françaises et donnent parfois des prénoms français à leurs enfants, ­boivent du vin et mangent éventuellement du cochon, vibrent pour les exploits des Tricolores et ­considèrent ­Marseille comme la quarante-­neuvième wilaya d’Algérie. Mais ils demeurent ombrageux, crispés, ­circonspects, chatouilleux dès que l’on aborde l’histoire commune des deux pays.

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Dans l’un de ses sketchs désopilants intitulé « Babor Australie », le comédien et humoriste Fellag décrit le rapport ambivalent qui lie ses compatriotes à la France. Les Algériens ont mené la guerre aux Français pendant sept ans pour les bouter hors d’Algérie, mais si la France devait ouvrir ses frontières, 30 millions d’Algériens y débarqueraient aussitôt. 

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