Quarante ans d’assassinats ciblés

Publié le 23 février 2010 Lecture : 1 minute.

Par la tromperie, la guerre tu mèneras : telle est la devise du Mossad, qui assassine en catimini les élites palestiniennes, politiques ou militaires.

Dans les années 1970 et 1980, il élimine une ­vingtaine de responsables de l’Organisation de libération de la Palestine (l’OLP, alors en exil) dans les pays arabes, dont Ghassan Kanafani, un écrivain lié au Front populaire de libération de la Palestine (au Liban, en 1972), ou Abou Jihad, le numéro deux du Fatah (en Tunisie, en 1988). Ali Hassan Salameh, le chef du groupe Septembre noir impliqué dans la mort d’athlètes israéliens aux J.O. de Munich, est assassiné en 1979. De nombreux responsables politiques sont également tués en Europe : au moins cinq en France (dont Atef Bsisou, le chef de la sécurité de l’OLP) et trois en Grèce. Imad Moughnieh, le chef militaire du Hezbollah, est éliminé en février 2008.

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Ces quinze dernières années, les assassinats se sont concentrés en Palestine, et c’est principalement le Hamas qui est visé. Il a perdu son « artificier » Yahya Ayache en 1996 dans l’explosion d’un ­téléphone piégé, et deux de ses membres dans un attentat à Damas, en décembre 2009. Les circonstances de la disparition de Yasser Arafat, en 2004, rappellent les techniques d’empoisonnement du Mossad.

Aucun des échecs de ses services secrets n’a entamé la détermination d’Israël. Ni les erreurs (en 1974, un serveur marocain est tué en Norvège), ni les ratés qui révèlent le visage des espions, ni même les opérations dont le fiasco se transforme en gain politique pour les Palestiniens (en 1997, la liquidation manquée de Khaled Mechaal, le chef politique du Hamas, ordonnée par Benyamin Netanyahou, a permis la libération de Cheikh Yassine).

En 1973, Golda Meir, la Première ministre israélienne, avait qualifié l’assassinat de trois dirigeants de l’OLP à Beyrouth d’« opération magnifique ». Le 17 février dernier, Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères, moins triomphateur, a reconnu que son pays pratiquait une « politique d’ambiguïté ».

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