L’Afrique s’expose à Tel-Aviv

Pour la première fois, douze artistes subsahariens présentent leurs œuvres dans l’État hébreu. Les commissaires de l’exposition veulent ainsi familiariser les Israéliens avec le continent.

Le Crumbling Wall du ghanéen El Anatsui © hahnchen

Le Crumbling Wall du ghanéen El Anatsui © hahnchen

Publié le 20 février 2010 Lecture : 2 minutes.

C’est la première fois que le public israélien est confronté à un panorama aussi vaste de l’art contemporain subsaharien. Un voyage au cœur de l’Afrique contemporaine, à travers des photographies, des vidéos, des ­sculptures, des installations, des ­collages, des peintures… Et douze ­artistes venus du Ghana, de Madagascar, du Congo, du Cameroun, du Togo, d’Afrique du Sud, du Gabon, du Kenya ou ­encore du Burundi. « Le public ne devrait pas entrer ici en pensant explorer un monde étranger. La force d’une œuvre d’art est de communiquer de façon universelle, quelle que soit son origine », explique Simon Njami, l’un des deux ­commissaires de l’exposition « A Collective Diary – An African Contemporary Journey », qui se tient jusqu’au 6 avril en Israël.

En effet, l’exposition, qui se présente comme un grand journal intime collectif, aborde des thèmes communs à tous, comme l’identité. « À travers ce kaléidoscope, l’exposition veut rappeler qu’il n’existe pas un artiste africain. Il y a des individualités, avec leurs rêves et leurs colères, leurs espoirs et leurs luttes », explique Simon Njami, qui a sélectionné les artistes avec Mikaela Zyss.

la suite après cette publicité

On y croise les autoportraits en noir et blanc de Samuel Fosso, qui se met en scène sous les traits de personnalités noires ; les dessins colorés de William Wilson illustrant l’histoire des relations afro-européennes ; la vidéo de la Congolaise Michèle Magema, qui dénonce le sectarisme religieux ; les installations, faites à partir d’objets et de vêtements recyclés, du Nigérian Dilomprizulike ; ou encore le célèbre Crumbling Wall, du Ghanéen El Anatsui : 4 mètres d’assemblage d’ustensiles usagés…

« Si l’art contemporain israélien est un peu sorti de ses frontières ces dernières années, en revanche, très peu de choses sont entrées dans le pays. Il était donc important de montrer quelque chose de nouveau et de familiariser les Israéliens avec l’Afrique, à la fois proche et lointaine du Proche-Orient », explique la Franco-Israélienne Mikaela Zyss.

Avec cette exposition, le musée d’Art contemporain d’Herzliya, fondé en 1965, explore une facette de l’art contemporain méconnue des Israéliens. « La confluence d’artistes locaux et internationaux permet d’accroître le pouvoir que possède l’art de traverser les frontières », affirme Dalia Levin, la ­directrice du musée. Tandis que Simon Njami précise : « Présenter cette exposition en Israël n’est pas sans conséquence. Dans un pays partagé entre une histoire tragique et un présent instable, le souffle et la générosité de ces artistes qui, en apparence, sont issus d’un autre monde nous ramènent à notre appartenance au genre humain. L’Afrique a eu sa part de conflits et de drames, mais ses artistes sont là pour prouver qu’il y a toujours un espoir, une manière différente d’affronter une ­réalité difficile. » 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

 © Vincent Fournier pour Jeune Afrique

Mounir Fatmi

Contenus partenaires