Arts plastiques : en quête de talents

Une galerie privée vient d’ouvrir à Rabat. Avec pour objectif principal de valoriser le travail de jeunes artistes du cru.

Tendresse, de Corinne Troisi, exposée jusqu’au 20 février à l’AB Galerie © Graphely

Tendresse, de Corinne Troisi, exposée jusqu’au 20 février à l’AB Galerie © Graphely

Publié le 22 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Abla Ababou s’est laissé rattraper par ses rêves. Gamine, elle voulait devenir écrivaine. Par compromis avec l’écriture, elle est devenue journaliste. Mais il y a deux ans elle publiait, à l’âge de 38 ans, son premier roman, Coup de lune, aux Éditions du Rocher. Tout au long de sa carrière de journaliste culturelle, elle a côtoyé le milieu des artistes. C’est alors qu’un autre rêve s’allume dans la tête de cette jeune femme espiègle : ouvrir un espace d’art. C’est désormais chose faite.

AB Galerie, qu’elle codirige avec le designer Jamil Bennani, a ouvert ses portes le 20 janvier, au 3, rue d’Oran, dans un quartier tranquille de Rabat. Et tout le gratin local était au rendez-vous, se réjouissant de voir que la capitale du royaume se met peu à peu au diapason de Casablanca, Marrakech ou Tanger, l’on ne compte plus les galeries nées d’initiatives privées.

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Pour sa première exposition, qui dure jusqu’au 20 février, AB Galerie présente les anamorphoses de Corinne Troisi, qui dessine notamment des femmes aux postures aguicheuses qui font ­penser tantôt aux tableaux d’Egon Schiele, tantôt aux silhouettes que poche Miss.Tic sur les murs de Paris. Un univers très féminin qui a plu aux amateurs et collectionneurs du cru puisque « plus de la moitié des œuvres ont déjà trouvé des acquéreurs », confiait Abla Ababou quelques jours après le vernissage.

Comment cette jeune femme qui se dit « férue de peinture contemporaine » conçoit-elle ce métier qu’elle a nouvellement épousé ? « Le rôle du galeriste auprès de l’artiste me semble fondamental dans un pays comme le Maroc, où le marché de l’art est encore balbutiant malgré les nombreux talents. » Elle dit vouloir justement les aider « à trouver leur place dans ce marché en devenir, afin de les propulser dans les collections privées ou institutionnelles ».

Interrogée sur sa programmation des mois à venir, elle joue la carte du mystère. « Nous préférons la garder secrète afin de créer pour chaque événement un effet de surprise », explique-t-elle, précisant que le choix de la galerie est « dicté par la recherche de talents émergents aussi bien dans les domaines de la peinture, de la sculpture, du design et de la gravure que dans ceux de la photographie ou de la vidéo. Les jeunes artistes y trouveront naturellement leur place. Cela n’empêchera pas des expositions ponctuelles consacrées à des artistes confirmés ».

Y a-t-il un artiste qu’Abla Ababou rêverait de montrer dans sa galerie ? « Je serais tentée de citer des noms comme Jeff Koons, Pierre Soulages, Barry McGee ou encore Cindy Sherman. Mon rêve serait pourtant de représenter un artiste dont j’aurais flairé le talent pour en faire une star de l’art contemporain à l’échelle internationale. » On gardera donc un œil curieux sur la programmation que nous concoctera AB Galerie.

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