Italie : immigrés sous contrôle continu

À l’instigation de la très xénophobe Ligue du Nord,un permis de séjour à points (sur le modèle du permis de conduire) entrera en vigueur le 1er mars.

Des travailleurs immigrés protestent à Rosarno (Sud de l’Italie), vendredi 8 janvier 2010 © AFP

Des travailleurs immigrés protestent à Rosarno (Sud de l’Italie), vendredi 8 janvier 2010 © AFP

Publié le 18 février 2010 Lecture : 1 minute.

En Italie, le titre de séjour à points, calqué sur le modèle du permis de conduire, entrera en vigueur le 1er mars. Pour l’obtenir, les immigrés non ressortissants de l’Union européenne devront non seulement avoir un contrat de travail et un logement, mais aussi satisfaire à six conditions essentielles : maîtriser l’italien, « connaître la Constitution », suivre des cours d’éducation civique, scolariser leurs enfants, être en règle avec le fisc et inscrits à la Sécurité sociale.

Ils disposeront ensuite de deux ans pour obtenir les trente points nécessaires à son renouvellement. Les recalés à l’examen auront un an pour se rattraper, mais seront expulsés en cas de nouvel échec. Chaque condamnation entraînera une perte de points, et le titulaire de la carte sera renvoyé dans son pays d’origine une fois son capital épuisé.

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Pour imposer ce dispositif, la Ligue du Nord, l’encombrant allié xénophobe de Silvio Berlusconi, a bataillé pendant deux ans. Après la révolte des immigrés à Rosarno, dans les Pouilles, la situation est devenue explosive. Du pain bénit pour la Ligue, qui, à un mois des élections régionales, exploite l’exaspération des Italiens, durement frappés par la ­crise économique. « Les immigrés doivent prouver qu’ils veulent s’intégrer », soutient Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur et numéro deux du parti. « L’Italie est le pays le plus xénophobe d’Europe », rétorque l’opposition. 

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