La leçon de Stiglitz
Dans son dernier livre, le Prix Nobel d’économie 2001 critique la voie de sortie de crise choisie par les États-Unis et l’Europe. Quant à l’Afrique, il préconise une diversification de son économie.
Connu pour son hostilité à la guerre contre l’Irak de George W. Bush – « une guerre de 3 000 milliards de dollars », disait-il en 2008 –, l’Américain Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie en 2001, enfonce le clou en dénonçant, cette fois, la faillite du capitalisme « cupide » et de Wall Street, le temple de Bourse mondiale.
À l’occasion de la sortie de son dernier livre, Le Triomphe de la cupidité (éd. Les liens qui libèrent), le 11 février, à Paris, il nous a fait part de la déception que lui inspirent les « solutions cosmétiques » proposées par les États-Unis et l’Europe pour sortir de la « grande dépression » de 2008. « Je ne suis pas optimiste à court terme, mais j’espère qu’à long terme on finira par trouver les moyens de réguler le capitalisme en équilibrant le rôle du marché et celui de l’État », a-t-il confié.
Ce n’est pas la première fois que Stiglitz, 67 ans, trouve le courage de dire aux Américains – et au reste du monde – que leur foi dans le capitalisme est mal placée et que, à l’instar du Dr Frankenstein, ce système économique a produit un « monstre » dont le seul culte est le profit.
Sa croisade en faveur d’une réforme du système ne fait que commencer. Véritable leçon d’économie sociale et politique, son Triomphe, publié simultanément en douze langues, résonne comme un appel mondial en faveur d’un capitalisme anti-Wall Street et pro-Main Street (en faveur du peuple).
Son message pour l’Afrique ? En finir avec la « mentalité » d’éternel fournisseur de matières premières. « Le continent, s’il veut émerger, devrait jouer un rôle plus actif dans l’industrie et l’agriculture », conclut le chercheur.
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