Maroc-Espagne : l’affaire Moujahid
Le journaliste se bat contre son ancien employeur, l’agence de presse espagnole Efe, à propos d’une dépêche reprenant des propos diffamatoire sur le roi Mohamed VI. Il a déjà obtenu 75 000 euros, mais ne compte pas en rester là.
Jusqu’où ira le bras de fer entre Younès Moujahid, le secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), et son ancien employeur, l’agence de presse publique espagnole Efe ?
Le 12 février, le bureau exécutif du SNPM a envoyé au président d’Efe, Álex Grijelmo, un proche du président du gouvernement José Luis Zapatero, une lettre exigeant des excuses officielles pour avoir, en mars 2009, diffusé une dépêche reprenant les propos diffamatoires d’un député de gauche andalou accusant Mohamed VI et son régime « fasciste » (sic) de contrôler « le commerce de la drogue et des réseaux d’immigration clandestine » au Maroc.
Correspondant d’Efe à Rabat depuis 1988, Moujahid, 53 ans, qui écrit par ailleurs dans le quotidien socialiste Al-Ittihad al-Ichtiraki, avait aussitôt démissionné en faisant jouer la clause de conscience et porté plainte auprès de la justice marocaine contre la direction de l’agence.
Après de longues tractations, les deux parties ont transigé et, le 11 février, Efe a versé à son ex-salarié un joli chèque de 75 000 euros – aussitôt remis par l’intéressé aux œuvres sociales de son syndicat.
Mais Moujahid ne compte pas en rester là : interloqué par le silence des autorités marocaines sur cette affaire, cet ancien détenu politique des « années de plomb » compte bien laver l’honneur de la monarchie.
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