Des précédents aux résultats mitigés

Publié le 16 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Les passages au privé sont-ils toujours une réussite ? Parmi les ouvertures de capital d’opérateurs publics réalisées dans les années 1990, deux exemples sortent du lot en Afrique de l’Ouest francophone : Côte d’Ivoire Télécom et Sonatel, dont France Télécom a acquis en 1997 respectivement 51 % et 42,33 % (passés à 52,2 % en 2009). Recapitalisation, investissements, image de marque améliorée… Les performances financières suivent. Entre 2004 et 2008, le chiffre d’affaires de la Sonatel a plus que doublé, passant de 252,3 milliards de F CFA (383,6 millions d’euros) à 529,6 milliards. « Le repreneur a adhéré au cahier des charges. Les deux compagnies sont sorties beaucoup plus fortes du processus de privatisation », note Guy Zibi, fondateur d’AfricaNext. Atout non négligeable, toutes deux ont bénéficié d’une période d’exclusivité, donc de monopole. « Ce n’est pas un critère de réussite mais un avantage substantiel », reconnaît Guy Zibi. L’expansion de la Sonatel – qui « contribue à hauteur de 12,5 % des recettes fiscales de l’État malien », souligne l’analyste Binta Drave – dans les deux Guinées et au Mali prouve que la compagnie a généré des profits.

Autre ambitieux, Maroc Télécom, tête de pont de Vivendi en Afrique, qui s’est spécialisé dans la reprise d’opérateurs historiques au sud du Sahara depuis 2001 : Mauritel, Onatel, Gabon Telecom et Sotelma. Total de la facture : quelque 598,6 millions d’euros. Avec 82 milliards de F CFA (125 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2008, Onatel est, parmi ces sociétés, « celle qui a l’air de marcher le mieux », selon Isabelle Gross, responsable de recherche chez Balancing Act. Quant aux autres : « Il est trop tôt pour juger », tranche Guy Zibi. Idem pour Vodafone au Ghana, ou pour Lap Green, qui s’est offert 63 % d’Uganda Telecom et 80 % de Rwanda Telecom en 2007. Ainsi que pour Orange au Kenya, qui a d’ailleurs « demandé il y a trois semaines aux autorités de revoir à la baisse le prix de leur licence 3G », révèle Isabelle Gross.

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A contrario, les opérateurs du Ghana, de Gambie, de Guinée, de Tanzanie, du Niger et du Nigeria ont tour à tour été renationalisés. Les repreneurs, dont les investisseurs malaisiens qui se sont cassé les dents sur Sotelgui et Ghana Telecom, n’ont pas respecté le cahier des charges ni assez investi. La preuve qu’une privatisation ne garantit pas le succès.

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