Contre l’oubli
Des députés français demandent une enquête parlementaire sur la disparition de Mahamat Saleh.
Ibni Mahamat Saleh est probablement mort. Enlevé le 3 février 2008 par des militaires tchadiens alors que les rebelles lançaient une offensive sur N’Djamena, ce leader de l’opposition non armée n’est jamais réapparu. Deux ans plus tard jour pour jour, ses deux fils Hicham et Mohamed Ibni Oumar, les députés français Gaëtan Gorce (PS) et Françoise Hostalier (UMP), Amnesty International et l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture organisaient une conférence de presse à l’Assemblée nationale française pour que sa disparition ne tombe pas dans l’oubli et que la lumière soit faite.
Françoise Hostalier, présidente du groupe parlementaire d’amitié France-Tchad, a regretté le peu d’avancement de la commission d’enquête tchadienne mise en place après la visite de Nicolas Sarkozy à N’Djamena fin février 2008. Une commission d’enquête internationale avait déjà conclu il y a un an à la responsabilité de l’État Tchadien dans cet enlèvement.
Gaëtan Gorce a, de son côté, dénoncé une « conspiration du silence », tant du côté tchadien que du côté français. Il a appelé le président Déby à respecter ses engagements de transparence et fustigé les « propos lénifiants » de Bernard Kouchner sur le sujet.
Le député socialiste, appuyé par sa collègue de l’UMP, souhaite obtenir la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour obliger l’État français à transmettre les informations en sa possession et en particulier celles détenues par l’ambassadeur de France au Tchad, Bruno Foucher. « Nous avons l’intime conviction que le gouvernement français sait ce qui s’est passé », affirme M. Gorce.
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