Soyinka, un homme en colère

Le Prix Nobel de littérature nigérian Wole Soyinka accuse la Grande-Bretagne de laxisme envers les islamistes radicaux.

L’écrivain nigérian Wole Soyinka, en 2007 © Yohanne Lamoulère/Transit pour J.A

L’écrivain nigérian Wole Soyinka, en 2007 © Yohanne Lamoulère/Transit pour J.A

Publié le 8 février 2010 Lecture : 1 minute.

L’Angleterre ressemble de plus en plus à une "fosse d’aisances, un cloaque dans lequel prolifèrent les fondamentalistes musulmans", s’insurge le Prix Nobel nigérian, Wole Soyinka.

Dans un entretien paru sur le site d’un blog américain ("The Daily Beast"), l’auteur des Interprètes et d’Une saison d’anomie s’en prend violemment à la Grande-Bretagne, qui, dit-il, abrite des extrémistes musulmans. Lesquels endoctrinent des jeunes comme Omar Farouk Abdulmutallab, l’étudiant nigérian qui a tenté de faire exploser un avion au-dessus de Detroit, le jour de Noël. "Cet homme ne s’est pas radicalisé au Nigeria, mais en Angleterre, où il a fait ses études universitaires, s’indigne Soyinka. La tradition britannique permet à toutes les religions de prêcher ouvertement. Mais c’est illogique, car aucune autre religion [que l’islam] ne prêche la violence apocalyptique. Et pourtant, les Anglais laissent faire ! "

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La question du fondamentalisme musulman, Soyinka l’a également évoquée lors de ses interventions au Jaipur Literature Festival (Inde), dont il était l’invité d’honneur en janvier dernier. Ponctuant ses lectures de saillies qui lui ont valu des applaudissements nourris, il a esquissé une solution originale : "On devrait rassembler tous ceux qui, au nom de la pureté, rejettent les autres religions, les mettre dans des fusées, et les envoyer dans l’espace. "

Pour Soyinka, les origines de l’intolérance musulmane remontent à la fatwa prononcée par l’ayatollah Khomeiny contre Salman Rushdie en 1989. "Tout a commencé lorsqu’il s’est arrogé le droit de vie et de mort sur un écrivain. On est passé de l’agression verbale à l’agression physique. Et le moindre musulman est désormais libre d’exercer ce droit de vie ou de mort."

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