Affaire Clearstream : Villepin blanchi
Relaxé faute de preuves, l’ancien Premier ministre peut fourbir ses armes pour la présidentielle de 2012.
Tout ça pour ça ? L’interminable feuilleton Clearstream laisse un goût d’inachevé. Soupçonnés d’avoir, en 2004, contribué, à des titres divers, à la falsification de fichiers informatiques émanant d’une chambre de compensation luxembourgeoise dans le but de compromettre diverses personnalités parmi lesquelles Nicolas Sarkozy, cinq prévenus avaient à répondre devant le tribunal correctionnel de Paris de chefs d’accusation de gravité variable. Le verdict est tombé le 28 janvier. Accusé (entre autres) de complicité de dénonciation calomnieuse, le plus célèbre d’entre eux, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, s’en tire blanc comme neige : faute de preuves suffisantes, il est relaxé. Dans les attendus du jugement, le président du tribunal a estimé qu’il avait été manipulé par Jean-Louis Gergorin, l’ancien numéro trois du consortium aérospatial européen EADS (qui écope pour sa part d’une peine de trois ans d’emprisonnement, dont quinze mois fermes), et, très accessoirement, par l’informaticien franco-libanais Imad Lahoud, lui aussi lourdement condamné. L’un et l’autre ont fait appel.
Partie civile dans cette affaire, le président français s’est en revanche borné à « prendre acte » du verdict. Villepin, dans son style déclamatoire habituel, a salué le « triomphe de la justice et du droit sur la politique » et annoncé son intention de se « tourner vers l’avenir ». C’est-à-dire, si l’on a bien compris, vers l’élection présidentielle de 2012, à laquelle il envisage plus sérieusement que jamais d’être candidat. Contre, justement, l’hôte actuel de l’Élysée.
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