Palestine : Tel-Aviv bannit les humanitaires

Les autorités israéliennes décident de ne plus autoriser les ONG internationales à opérer dans les territoires occupés.

Des humanitaires de l’ONG Handicap International à Gaza en 2009 © Handicap International

Des humanitaires de l’ONG Handicap International à Gaza en 2009 © Handicap International

Publié le 4 février 2010 Lecture : 1 minute.

Le ministère israélien de l’Intérieur ne délivrera plus de permis de travail aux ONG internationales opérant dans les territoires occupés, mais un simple visa de tourisme d’une durée aléatoire. Ce type de visa ne les autorise pas à travailler en Israël et limite leur rayon d’action aux zones contrôlées par l’Autorité palestinienne. Quelque cent trente ONG sont aujourd’hui sur le terrain pour venir en aide à la ­population. « Puissance occupante », selon le droit international, Israël n’a jamais assumé les obligations qui lui incombent au terme de la IVe Convention de Genève : « Assurer l’approvisionnement de la population en ­vivres, en produits médicaux et en tout autre article nécessaire. »

C’est le flou et l’arbitraire qui vont dorénavant régir le travail de ces associations. « C’est un système kafkaïen, estime Corinne Gillet, de Handicap International, qui emploie sur place deux non-résidents. Les travailleurs humanitaires étrangers risquent ­désormais d’être soumis aux mêmes entraves lors de leurs déplacements que leurs collègues palestiniens, et de perdre ce qui faisait leur capacité d’action ». à savoir leur mobilité dans l’ensemble de la Palestine. « Avec ce nouveau visa, ajoute Senad Hasanbasic, de Première Urgence, notre travail ne serait autorisé que sur 18 % de la Cisjordanie et nous risquons à tout moment de nous retrouver dans l’illégalité. »

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Derrière cette mesure, qui remet en cause la mission humanitaire dans les territoires occupés, se profile une politique d’annexion tous azimuts, en particulier à Jérusalem-Est, illégalement occupé. Tel-Aviv considérant la partie orientale de la ville comme sienne, l’interdiction pour les ONG de travailler en Israël s’y applique. Objectif : repousser les humanitaires vers Ramallah. Avec les expulsions de familles arabes de la vieille ville et la construction du mur englobant les quartiers est, le départ des ONG internationales de Jérusalem complète la gamme des faits accomplis israéliens destinés à sceller l’annexion de la totalité de la Ville sainte.

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