Une création en ruine
Ce ne sont pas des vies. Mais des lieux de vie, d’échanges, où les artistes et intellectuels haïtiens aimaient à se rendre. La plupart se sont effondrés, comme le ministère de la Culture, les bâtiments de l’université de Port-au-Prince ou encore le studio d’enregistrement de Jean-Raymond Lecompte, l’un des meilleurs ingénieurs du son du pays, et l’une des principales librairies du pays, La Pléaide, située à 1 kilomètre du palais présidentiel.
Dans cette tourmente, quelques havres de création ont été épargnés. Le poumon culturel de Port-au-Prince, la Fokal, et sa bibliothèque Monique Calixte, a résisté au séisme. Dans la cour du centre Piéton Bolivar, un lieu culturel et de débats politiques, le cinéaste Arnold Antonin a accueilli plusieurs dizaines de personnes sans abri. « La maison, écrit-il sur Facebook, a tremblé fortement mais a résisté. Il en a été de même au bureau où seuls les murs extérieurs et le mobilier ont été renversés. Mais les amis et les collaborateurs sinistrés ou décédés ne se comptent plus. »
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