Chili : la droite, à la régulière
Pour la première fois depuis cinquante-deux ans, la droite chilienne a remporté à la régulière l’élection présidentielle. Le 17 janvier, le milliardaire Sebastián Piñera a en effet recueilli 51,61 % des voix, contre 48,38 % à Eduardo Frei, son adversaire de centre gauche. Le 1er mars, il succédera au palais de la Moneda (pour un mandat de quatre ans) à la socialiste Michelle Bachelet, sa tombeuse de 2006. Celle-ci continue de bénéficier d’une forte popularité (près de 80 % d’opinions favorables), mais n’a pu se représenter, la Constitution chilienne interdisant de briguer deux mandats d’affilée.
Le désir de changement des Chiliens leur a fait surmonter la répulsion électorale que, vingt ans durant, ont suscitée chez eux les candidats de la droite, handicapés par la dictature du général Augusto Pinochet. Mais Piñera a su se démarquer à temps du vieil autocrate. En 1988, il a voté « non » lors du plébiscite censé permettre à celui-ci de se maintenir au pouvoir.
Le futur président a d’abord réussi dans les cartes de crédit, l’immobilier et les services de santé. Il contrôle la compagnie aérienne Lan Chile, le club de foot Colo Colo et la chaîne de télévision Chilevisión. Autant que par sa réussite personnelle, les électeurs ont été séduits par son programme électoral. Il leur a promis une croissance de 6 % grâce à des baisses d’impôts, la création d’un million d’emplois, la construction de dix hôpitaux et de six cent mille logements, mais aussi la connexion à internet de toutes les écoles.
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