Antoinette Sayeh : « En Afrique centrale, le principal risque est le retournement durable des prix du pétrole »

Croissance, crise centrafricaine, pétrole… De passage à Yaoundé, la directrice du département Afrique du Fonds monétaire international, Antoinette Sayeh, présente les perspectives économiques de la zone Cemac en 2013.

Selon Antoinette Sayeh, la crise centrafricaine devrait peu affecter les économies de la région. © Stephen Jaffe/FMI

Selon Antoinette Sayeh, la crise centrafricaine devrait peu affecter les économies de la région. © Stephen Jaffe/FMI

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Publié le 15 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Propos recueillis par Omer Mbadi, à Yaoundé

Quel a été le niveau de la croissance en Afrique centrale en 2012 ?

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Les performances économiques  de  la zone CEMAC sont restées solides en 2012, la  croissance économique globale ayant atteint environ 4 ½ %.  L’activité dans les secteurs hors pétrole a été particulièrement soutenue, avec une croissance d’environ 6,5 %, alors que l’activité dans le secteur pétrolier a stagné. Les niveaux encore élevés des prix du pétrole ont permis dans plusieurs pays, notamment en République du Congo et au Gabon, d’augmenter les investissements et autres dépenses publiques dont ont bénéficié des secteurs comme la construction et les services.

La croissance économique atteindra de nouveau 4,5 % cette année.

Comment se décline-t-elle en 2013 ?

Nous prévoyons que la croissance économique atteindra de nouveau 4,5 % cette année, avec une croissance des secteurs hors pétrole d’environ 6 %. Les dépenses publiques, notamment l’investissement public qui vise à combler des besoins importants d’amélioration des infrastructures, devraient continuer d’être un moteur de croissance à court terme dans la plupart des pays producteurs de pétrole.

La situation en République centrafricaine va-t-elle affecter la sous-région ?

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La détérioration de la sécurité affecte en premier lieu l’activité économique dans ce pays, qui risque de subir une forte baisse cette année si la situation n’est pas stabilisée rapidement. Compte tenu du poids relativement faible de son économie, les retombées économiques et financières sur l’ensemble de la sous-région devraient être relativement limitées. Mais cette situation préoccupante affecte tout de même directement les pays voisins, particulièrement le Cameroun et la RD du Congo qui continuent à recevoir des arrivées de réfugiés. La République du Congo et le Tchad sont également affectés par ces migrations de populations et la présence d’éléments armés associés à la crise en République centrafricaine.

Quel est le princpal risque pesant sur les économies de la sous-région ?

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Elle est très dépendante des recettes pétrolières, aussi bien pour les exportations que pour les recettes budgétaires. Les niveaux historiquement élevés des prix du pétrole au cours de ces dernières années ont fortement contribué à la bonne performance économique et financière. L’un des principaux risques découle donc de l’éventualité d’un retournement durable des prix des produits pétroliers, qui pourrait être lié à un ralentissement de l’économie mondiale, y compris dans les pays émergents. Ceci  aurait pour effet de baisser fortement les exportations et les recettes budgétaires des pays exportateurs de pétrole de la CEMAC.

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