Haïti : l’une décolle, l’autre pas
Après l’indépendance d’Haïti, en 1804, la partie orientale de l’île d’Hispaniola, Saint-Domingue, passa sous domination espagnole avant d’acquérir elle aussi son indépendance en 1844. Longtemps, les deux pays ne connurent que des régimes à la fois instables et dictatoriaux. Si Haïti (27 560 km2) n’est jamais parvenue à s’en sortir, la République dominicaine (48 320 km2) a fini, à partir de 1991, par évoluer vers un régime démocratique.
Résultat : avec une population quasi identique (près de 10 millions d’habitants), Haïti dispose d’un produit intérieur brut de 7 milliards de dollars, contre 45 milliards pour sa voisine, qui prospère grâce à sa zone de libre-échange avec les États-Unis (commerce, investissements) et, surtout, au tourisme (plus de 4 millions de visiteurs par an). 78 % des Haïtiens vivent avec moins de 2 dollars par jour. Ils sont totalement dépendants d’une agriculture fragilisée par les mauvaises conditions climatiques (tornades), la déforestation et l’absence de routes. Et ne survivent que grâce aux mandats envoyés par les 2 millions d’expatriés (1 milliard de dollars) et à l’aide internationale.
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