Un élu sur dix concerné…
En novembre 2009, quelques semaines avant la publication du rapport de l’ONG Transparency International, les services de Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, rendent publiques des statistiques effarantes en matière de malversations et autres détournements de deniers publics dans la gestion des collectivités locales. Depuis 2002, près de 1 650 élus locaux (soit un élu sur dix) ont fait l’objet de poursuites judiciaires pour des affaires liées à la corruption. Les procès ont valu à près d’un millier d’entre eux une condamnation à de la prison ferme ou à des peines avec sursis. Les sommes détournées par ces élus sont estimées à 3,5 milliards de dinars (33,3 millions d’euros).
Autre chiffre révélateur : moins de 30 % des 16 600 élus locaux, régionaux ou nationaux ont respecté la réglementation qui leur fait obligation de déclarer leur patrimoine avant leur installation dans leur fonction élective. Et les hauts fonctionnaires ne sont pas en reste. Des walis (préfets) ont également été cités dans des affaires de corruption, à l’exemple de Bachir Frik, ancien wali d’Oran, ou encore de Mohamed Bouricha, ex-wali de Blida démis de ses fonctions en mai 2005. Une affaire dont la presse avait fait ses choux gras. L’homme est en effet réputé proche de la famille du président. Poursuivi pour usage de fonds étatiques à des fins personnelles, trafic de terres agricoles et abus de pouvoir, ce commis de l’État « revendait » pour son compte des terres agricoles appartenant au domaine de l’État et traitait de manière frauduleuse avec quatre hommes d’affaires qui ont bénéficié de terrains et de marchés douteux en contrepartie de commissions en espèces et en nature. Cité dans la même affaire, son fils a été incarcéré avant d’être libéré.
Autre wali, autres déboires. À El-Tarf (zone frontalière avec la Tunisie), Djilali Arar, qui a dirigé ce département entre 2001 et 2008, est soupçonné de détournement et de dilapidation de deniers publics, de corruption, d’enrichissement illicite, de subornation de fonctionnaires, de passation de marchés douteux, de faux et usage de faux. Placé sous contrôle judiciaire, son procès devrait s’ouvrir dans quelques semaines.
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