Pourquoi l’armée mène l’enquête
De l’autoroute est-ouest à l’affaire des métaux ferreux et non ferreux en passant par Sonatrach, les plus gros scandales financiers et économiques de ces dernières années ont éclaté à la suite d’enquêtes conduites par des officiers du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Ce qui ne réduit en rien les prérogatives, récemment renforcées, d’une structure comme l’Inspection générale des finances (IGF), qui a enregistré, elle aussi, de nombreux succès en matière de lutte contre la délinquance financière. C’est juste une affaire de ressources humaines. Le DRS ou son ancêtre, la Sécurité militaire (SM), ont toujours été prioritaires en matière de recrutement des éléments affichant les meilleures aptitudes dans leur domaine.
Les premières enquêtes économiques de la SM datent des années 1970, quand Houari Boumédiène demande, en 1976, à Kasdi Merbah, alors patron de la SM (décédé depuis), de créer une section spécialisée dans les investigations économiques pour mener des enquêtes de moralité et de probité sur le personnel politique et les dirigeants des grands groupes industriels publics. Cette structure a été mise en place par un espion célèbre, aujourd’hui disparu, le lieutenant-colonel Abdallah Benhamza, alias Djamel. Seulement voilà, les enquêtes de la SM n’ont jamais donné lieu à des procédures judiciaires. Parfois instrumentalisées à des fins de neutralisation, souvent étouffées, car impliquant des héros de la révolution ou des personnalités du régime, elles n’ont contribué qu’à grossir des dossiers qui ne seront jamais déclassifiés. Il ne s’agit donc pas d’un retour des services dans le champ économique. La seule différence est que, aujourd’hui, une fois bouclé, le dossier est remis à la justice, qui désigne un magistrat. Une différence de taille !
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