Jean-Marie Doré, à pas comptés

cecile sow

Publié le 1 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Depuis son arrivée sur l’échiquier politique, à la faveur de l’instauration du multipartisme, en 1990, sous Lansana Conté, Jean-Marie Doré, qui dirige l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG), n’a jamais appartenu à un gouvernement. Malgré les sollicitations dont il aurait fait l’objet, la croyance populaire veut qu’il ait toujours refusé de se compromettre auprès de Conté. Lors de l’élection présidentielle de 1993, il se présente d’ailleurs contre lui, et remporte… 3 % des suffrages. Deux ans plus tard, il est élu député, de même qu’en 2002, mais refusera de siéger à l’Assemblée nationale pour protester contre les fraudes électorales.

Toujours prompt à fustiger le régime du défunt président et, depuis un an, à interpeller l’opinion sur les agissements du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, au pouvoir depuis décembre 2008), c’est tout naturellement qu’il est désigné porte-parole du Forum des forces vives de Guinée (FFVG).

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Un homme à contourner les interdits ?

Cependant, au fil des semaines, dans la classe politique, sa proximité avec le chef de la junte, qui le reçoit très fréquemment, laisse planer le doute sur ses véritables positions. En juillet, lorsqu’il annonce, avec la syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo, la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’évaluer le processus de transition et de proposer un nouveau calendrier électoral, la suspicion est à son comble. Le projet n’avait pas été discuté au sein des Forces vives et, en coulisses, son engagement auprès d’elles a plusieurs fois été mis en doute, bien qu’il fasse partie des blessés du stade du 28-Septembre. Et ses récents propos sur l’accord de Ouagadougou ne sont pas pour rassurer.

Alors que les Forces vives exigent que le Premier ministre ne se présente pas à la présidentielle, Doré considère que ce point doit être discuté. Le hic, c’est que si les Forces vives ont voulu qu’il dirige ce gouvernement de transition, c’est bien parce qu’elles pensaient qu’il se désisterait. « Pour être nommé, il a dû se conformer à la dernière déclaration de Ouagadougou, interdisant au Premier ministre de transition de participer à la présidentielle. Sachant qu’il n’a aucune chance de devenir président, il a choisi d’entrer dans l’Histoire en participant à la démocratisation de la Guinée. Il mettra par conséquent toute son énergie à la réussite de cette transition », avait même expliqué un responsable politique, soulignant par ailleurs que le fait qu’il soit Forestier, comme Dadis, apaise les esprits et crée un équilibre au sein des instances dirigeantes. »

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