Quand le MPLA dicte sa Loi !

Selon la nouvelle loi fondamentale, le chef de l’Etat angolais sera élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 25 janvier 2010 Lecture : 1 minute.

Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) est passé maître dans l’art de neutraliser son adversaire. Depuis la fin de la guerre civile, en 2002, le parti du président José Eduardo dos Santos parvient en effet, par voie légale, à maintenir éloignée du pouvoir l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) de feu Jonas Savimbi, qui l’avait pourtant forcé à accepter le multipartisme en 1991.

« Coup d’État constitutionnel »

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Dernier épisode en date : l’adoption, le 21 janvier, de la première Constitution du pays par l’Assemblée nationale, en l’absence des députés du « Galo negro » (« Coq noir », symbole de l’Unita) qui accusent le MPLA (majoritaire, avec plus de 80 % des sièges) de « coup d’État constitutionnel ».

« Lors des dernières sessions de la commission constitutionnelle, tous les partis ont voté contre les propositions du MPLA. Celui-ci a donc adopté tout seul un système qui donne au président des pouvoirs de dictateur », fulmine Alcides Sakala, porte-parole de l’Unita.

En cause : l’élection indirecte du chef de l’État pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Comme en Afrique du Sud, le leader du parti ayant remporté les législatives devient de facto président. Dos Santos, au pouvoir depuis trente ans, devrait donc rester au moins jusqu’aux prochaines élections, en 2012.

Nation « indivisible »

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Autre changement : le Premier ministre est remplacé par un vice-président nommé, parmi les députés, par le chef de l’État, qui voit ses pouvoirs encore renforcés. Enfin, la nouvelle Loi fondamentale consacre – ressources minières et agricoles obligent – la propriété de l’État sur l’ensemble des terres. Et réaffirme le caractère « indivisible » de la nation, en référence notamment à la rébellion sécessionniste du Front de libération de l’enclave du Cabinda (Flec). Lequel a tué deux membres de la délégation togolaise de football à la Coupe d’Afrique des nations, le 8 janvier.

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