Le monde envoûtant de Hindi Zahra

Après quinze ans de carrière sur scène, la Marocaine Hindi Zahra sort ce 18 janvier son premier album, « Handmade », sous le prestigieux label de jazz Blue Note. Portrait d’une artiste aux mille facettes: auteure, compositrice et interprète, elle a également produit et arrangé elle-même son premier opus.

Handmade, de Hindi Zahra (Oursoul Records/Blue note EMI), sortie le 18 janvier © HASSAN HAJJAJ / EMI crédit photo

Handmade, de Hindi Zahra (Oursoul Records/Blue note EMI), sortie le 18 janvier © HASSAN HAJJAJ / EMI crédit photo

Publié le 19 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

« Je ne suis pas pressée, je veux rester libre », confiait-elle à Jeune Afrique en juin 2008. Hindi Zahra, auteure, compositrice et interprète, a pris son temps avant d’emprunter le chemin des studios. Un an et demi après notre première rencontre, la jeune Berbère sort son premier opus, Handmade, sous le prestigieux label de jazz Blue Note (EMI) – excusez du peu.

Deux titres en berbère

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Le titre souligne le côté fait maison, artisanal de cet album qu’elle a pris soin de produire, arranger et réaliser elle-même. Indépendance, toujours. Une œuvre tout acoustique, qui fait la part belle à la guitare sèche de Thomas Naïm, mais émaillée de bendir (large tambour tendu de peau de chèvre dont jouent les femmes de l’Atlas et des Aurès, notamment) et de hajouj (basse gnawa) qui métisse folk, amarg – blues berbère –, musique gnawa, jazz et fado. Sa voix limpide, juste mâtinée d’un brin rauque, se marie à un groove alangui et dépouillé, qui dégage comme un sentiment de mélancolie.

Pour son premier clip et titre d’entrée de l’album –, « Beautiful Tango », dont la mélodie entêtante tourne en boucle sur les radios françaises depuis peu, mais qu’elle rode sur scène depuis deux ans, Hindi Zahra s’est offert Tony Gatlif. Le « cinéaste des gitans » n’a pas su dire non à cette fille farouche aux accents manouches qui fait clinquer les bracelets multicolores enroulés à ses poignets. Sur les onze morceaux de Handmade, deux titres sont en berbère, « Imik Si Mik » (« petit à petit ») et « Oursoul » (« le passé révolu »), qui lui tient tant à cœur : « C’est le premier morceau où j’ai pu réunir le folk, très occidental, et le jazz contenu dans le berbère. »

Mariages arrangés

Elle y évoque les mariages arrangés, selon la tradition (un hommage détourné à ses parents). Tout le reste de l’album est en anglais. Logique, quand on sait l’influence des grandes voix féminines du blues des années 1950 qui l’ont tant marquée, entre Billie Holiday, Aretha Franklin ou encore Ella Fitzgerald. « Composer en anglais m’est naturel », affirme la jeune femme, 30 ans cette année. Et sur « Stand Up », elle bouscule la nonchalance pour une scansion plus marquée et enthousiaste.

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« Être dans le connu ne m’intéresse pas. » On vous l’a dit, la demoiselle est sans concession. En quête d’authenticité et de liberté. Surtout. D’où son amour pour la scène, elle qui a parcouru toutes les salles parisiennes et de nombreux festivals tant en France qu’en son Maroc natal, et au-delà… Hindi Zahra continue d’emprunter les chemins de traverse aux horizons sans frontières.

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