Busera Awel : un pilote chevronné à la tête d’Asky
Ancien directeur commercial d’Ethiopian Airlines, il dirige la nouvelle compagnie aérienne ouest-africaine, qui vient d’effectuer son premier vol.
Effervescence à l’état-major d’Asky Airlines, situé dans l’immeuble du Fonds de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à Lomé, la capitale du Togo, en ce début de semaine du 11 janvier. Le premier vol commercial, plusieurs fois annoncé mais toujours reporté, de la nouvelle compagnie aérienne dont le projet de création a germé en 2005, a enfin eu lieu le vendredi 15. Il avait été précédé d’un autre, inaugural, le mercredi 13. Ces deux événements donnent définitivement naissance au transporteur sous-régional.
Au huitième étage de cette bâtisse du 128, boulevard du 13-Janvier, à Lomé, Busera Awel, le directeur général de la nouvelle compagnie, enchaîne dans son bureau réunion sur réunion. Objectif : mettre en place les derniers réglages avant le décollage. Au téléphone, l’homme à la moustache poivre et sel toujours bien taillée se veut serein et demande de le rappeler entre « deux petites séances ». Il y a quelques mois encore, cet Éthiopien sillonnait les pays d’Afrique mais aussi des autres continents pour recevoir des distinctions décernées à Ethiopian Airlines ou pour inaugurer de nouvelles destinations de cette compagnie devenue aujourd’hui l’une des plus rentables du continent.
25 ans au sein d’Ethiopian Airlines
Busera Awel est incontestablement l’un des artisans de cette success story. Il a passé au sein d’Ethiopian Airlines environ un quart de siècle. Avant le poste de directeur commercial qu’il a quitté pour prendre les rênes d’Asky Airlines, il y a occupé plusieurs fonctions à responsabilités. Il a notamment été directeur des opérations marketing et ventes à l’international et directeur pour les régions du Golfe et d’Europe centrale. Sa nomination en août dernier à la tête d’Asky Airlines est le fruit d’un accord de gestion conclu en janvier 2009 entre la nouvelle compagnie et Ethiopian Airlines. Ce compromis donne au transporteur éthiopien le droit de superviser pendant cinq ans la gestion d’Asky Airlines en détachant au sein de l’équipe managériale des administrateurs expérimentés.
C’est donc en bon connaisseur du secteur et de ses enjeux que Busera Awel a endossé son nouveau costume avec pour mission d’aider la jeune compagnie à marcher dans les pas d’Ethiopian Airlines, son partenaire stratégique et actionnaire à hauteur de 25 % du capital (120 millions de dollars). Une mission délicate, d’autant plus que la conjoncture est loin d’être favorable pour les transporteurs africains. Selon l’Association internationale du transport aérien (Iata), ceux-ci devraient, faute de compétitivité, afficher des pertes pouvant atteindre 100 millions de dollars au cours de cette nouvelle année.
Rentable dans deux ans
Mais fin novembre à Maputo (Mozambique), lors de l’assemblée générale de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa), Busera Awel expliquait à Jeune Afrique qu’« aucune période n’est facile pour démarrer une activité ». Son leitmotiv pour réussir en ces temps de crise : « Maîtriser les coûts d’exploitation. » Et cela, selon ses propres propos, devrait passer par une plus grande coopération avec les autres compagnies qui opèrent déjà dans la sous-région (Air Burkina, Air Mali, Air Ivoire), pour réaliser des économies d’échelle et éviter la concurrence frontale sur des destinations.
L’ancien directeur commercial d’Ethiopian Airlines affirme même que la compagnie « sera rentable dans deux ans ». Il indique qu’il y parviendra en construisant dans un premier temps un réseau solide en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Asky prévoit en effet une trentaine de vols hebdomadaires au départ de Lomé vers quinze destinations en Afrique, dès la première année d’exploitation. La compagnie pourrait ensuite se lancer vers des destinations internationales en Europe, aux États-Unis et en Asie.
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