3 questions à… Jerry John Rawlings
Ancien président du Ghana
Jeune Afrique : Les récentes découvertes au Ghana vont changer l’avenir du pays, avec une production attendue de 200 000 barils par jour pour 25 millions d’habitants. Êtes-vous prêts à gérer les revenus du pétrole ?
Jerry John Rawlings : Une bonne majorité des cadres et du personnel en charge de la gestion du secteur pétrolier font preuve d’intégrité. Nous étudions aussi l’expérience des autres pays pétroliers. La Norvège a mis en place un mécanisme de gestion pour éviter toute corruption. John Kufuor, l’ancien chef de l’État, n’a pas voulu s’en inspirer. Je suis allé récemment en Norvège avec des membres du parti au pouvoir. Le président actuel, John Atta-Mills, prendra en compte le modèle norvégien en matière de gouvernance pétrolière et s’inspirera également de ce qui se fait de mieux aux États-Unis. Il doit s’assurer que les revenus du pétrole soient équitablement distribués à l’ensemble de la population.
Le Nigeria a créé sa compagnie nationale pour gérer le pétrole. Est-ce un exemple à suivre ?
Pourquoi pas. Disposons-nous du savoir-faire et de l’expertise pour créer cette compagnie dès à présent ? Nous devons voir quelles sont les capacités humaines mobilisables à l’intérieur du pays, faire appel aux compétences de la diaspora ghanéenne et avoir recours aux experts étrangers là où nous avons des besoins particuliers. Il est enfin nécessaire de former nos futurs ingénieurs et gestionnaires. Les autorités ont prévu des ressources pour cela, et l’université du Ghana a lancé, lors de la dernière rentrée, le premier cursus de formation dans le domaine pétrolier. Les discussions se poursuivent avec les compagnies pétrolières pour étendre ce dispositif.
Difficile de trouver un équilibre entre patriotisme et investissements étrangers…
Jusqu’à ce que nous soyons capables d’avoir notre propre personnel sur les plates-formes pétrolières, nous devons rechercher les partenaires les plus honnêtes, ceux qui respectent les engagements internationaux et qui ont réussi dans les pays en développement. Identifions ces opérateurs et apportons-leur notre appui.
Propos recueillis par Nicolas Norbrook et Pascal Airault
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