Une fatwa contre l’excision
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Le vendredi, les Mauritaniens qui se rendent à la mosquée pour s’acquitter de la prière collective et écouter le sermon de l’imam auront désormais droit à un couplet sur l’excision. Le 12 janvier, à l’issue d’un colloque organisé par le Forum de la pensée islamique et du dialogue des cultures (un groupe d’intellectuels), une trentaine d’oulémas locaux ont décidé à l’unanimité d’émettre une fatwa – un décret religieux – rendant illicite cette pratique. Absente du Coran, l’excision relève de la tradition et non du dogme. Elle est néanmoins très courante dans le pays : selon le ministère de la Santé, 72 % des femmes – tous âges confondus – ont subi l’opération.
En Mauritanie, une loi sur la santé de la reproduction interdit les mutilations génitales féminines en général. Mais l’excision n’est pas explicitement mentionnée. Il y a un an, une telle fatwa avait déjà été lancée. « Il faudra des générations pour arriver à des résultats », explique Christian Skoog, représentant de l’Unicef en Mauritanie. Les imams sont considérés comme un vecteur essentiel pour la diffusion de l’interdiction. Ils officieront avec le soutien du ministère de la Santé, qui s’était associé au colloque.
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