Hégémonie sud-africaine et férule portugaise
1960 : enfin libres !
À partir de 1948, l’apartheid institutionnalise et aggrave la discrimination raciale en Afrique du Sud. En 1952, les jeunes du Congrès national africain (ANC) lancent la résistance passive, brûlant leurs laisser-passer, signe symbolique de leur sujétion, et se faisant arrêter en masse, puis organisant grèves et manifestations, qui déclenchent la répression. En 1959, le Black Self-Government Act institue la séparation raciale à l’échelle du pays, créant les bantoustans. La Namibie, bien que sous tutelle des Nations unies, est quasi intégrée à l’Afrique du Sud ; économiquement, il en va de même des colonies britanniques : Bechuanaland, Basutoland et Swaziland.
Les colonies portugaises, surtout l’Angola, ont été ouvertes aux capitaux étrangers à partir de 1953. Un progrès économique s’est ensuivi, au bénéfice des investisseurs et des 200 000 Portugais, en majorité paysans et manœuvres, qui avaient fui la misère de la métropole. Produisant la richesse par le travail forcé, les Africains en recevaient à peine des miettes.
Pourtant, les mouvements nationalistes lusophones n’étaient encore généralement que des groupes d’intellectuels menés entre autres par Amílcar Cabral (Guinée-Bissau et Cap-Vert), Holden Roberto, Jonas Savimbi et Agostinho Neto, ou Eduardo Mondlane (Mozambique). Mais l’échec des mouvements syndicaux et la politique ultra-répressive des colons portugais (massacres de 1953 à São Tomé, de Mueda au Mozambique en 1960 ou du port de Pidjiguiti à Bissau en 1959) eurent vite fait d’accroître le désir d’indépendance, notamment dans la jeunesse urbaine éduquée.
Plus la métropole s’obstinait, plus le mouvement nationaliste s’élargissait, se radicalisait. En 1960-1962, des actions violentes initièrent les « luttes de libération » aboutissant à la révolution des Œillets au Portugal (1974), et à l’indépendance des colonies africaines.
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