La Guinée, deux ans avant…
1960 : enfin libres !
Il aura suffi que, le 28 septembre 1958, les Guinéens votent massivement « non » au référendum sur le projet de Constitution et de Communauté française proposé par le général de Gaulle pour que le destin du pays bascule. Un mois plus tôt, le 25 août, le face-à-face à Conakry avec Sékou Touré avait scellé l’affaire. « Nous ne renonçons pas et nous ne renoncerons jamais à notre droit légitime et naturel à l’indépendance. Il n’y a pas de dignité sans liberté : nous préférons la pauvreté dans la liberté à l’opulence dans l’esclavage », avait déclaré celui qui se présentait comme l’héritier de l’Almamy Samory Touré, arrêté par les troupes françaises le 28 septembre 1898.
Pourtant, Sékou Touré laisse une porte entrouverte : « Notre cœur, notre raison, en plus de nos intérêts les plus évidents, nous font choisir sans hésitation l’interdépendance et la liberté dans l’union, plutôt que de nous définir sans la France et contre la France. » Le général de Gaulle est sans nul doute ulcéré davantage par le ton de ce discours que par le fond, qui, relu aujourd’hui, n’a plus rien de scandaleux ni de révolutionnaire. Il n’empêche, la Guinée et surtout son leader ont été « mis au coin » pour longtemps.
La reconnaissance de la Guinée par Paris intervient en janvier 1959, avec la nomination de Nabi Youla comme ambassadeur en France et de Francis Huré comme chargé d’affaires en Guinée. Mais tant en raison de l’attitude négative des autorités françaises que de l’évolution radicale de la politique guinéenne, les relations diplomatiques seront rompues en 1965, jusqu’à la réconciliation du 14 juillet 1975.
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