Pétrole : le désengagement de Shell dans l’aval se précise

Les 6000 salariés de Shell au Sénégal sont directement menacés par le recentrage du groupe © Akintunde Akinleye/Reuters

Les 6000 salariés de Shell au Sénégal sont directement menacés par le recentrage du groupe © Akintunde Akinleye/Reuters

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 19 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

La rumeur grossit et l’étau se resserre autour de Shell, soupçonné de préparer la vente de ses actifs dans l’aval pétrolier dans une vingtaine de pays d’Afrique pour se recentrer sur l’exploration et la production. Selon une source bien informée de Jeune Afrique, le dénouement pourrait intervenir d’ici à mars, lorsque les négociations avec les acheteurs potentiels seront finalisées. Quatre sociétés africaines seraient privilégiées par le groupe anglo-néerlandais : l’ivoirienne MRS-Petroci, la sud-africaine Sasol, la Libya Oil et la marocaine Afriquia. Toujours selon cette source, Shell négocie en parallèle l’acquisition de champs au Ghana et en Côte d’Ivoire.

Au Sénégal, où Shell est implanté depuis quatre-vingts ans, les 6 000 em­­ployés directement concernés sont inquiets. « Les cadres internationaux sont partis, ceux des postes clés changent tous les six mois au lieu de quelques années et, depuis cinq mois, les salariés sont entendus de façon isolée pour un départ négocié, égrène Cheikh Diop, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz du Sénégal (SNTPGS). Si nous n’avons pas une position claire de Shell d’ici à la fin du mois, on commencera la grève. »

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Shell peu bavarde

Le syndicat travaille en parallèle à un montage financier qui réunit salariés de Shell et sociétés locales, avec le soutien du Crédit mutuel du Sénégal, de l’État et de la Banque africaine de développement. Les transporteurs s’impatientent également. Mais Boubacar Diop, président du Syndicat patronal des transporteurs routiers d’hydro­carbures (SPTRH) reste prudent : « Nous nous rapprochons des différents acteurs, mais nous attendons une information officielle de la part de Shell Sénégal. »

Joint par Jeune Afrique, le pétrolier s’en est tenu à un communiqué concis : « Nous procédons à une revue continue de notre portefeuille d’activités aval, conforme à la stratégie de Shell d’avoir plus d’activités en amont (exploration) et des activités aval (distribution) plus rentables. Tous les entretiens [avec des sociétés tierces, NDLR] restent confidentiels. […] Nous ne pouvons pas faire plus de commentaires. »

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