Khaled Bichara : « Nous ne craignons pas les combats »

Fraîchement nommé à la tête d’Orascom Telecom, le jeune PDG prend ses fonctions à un moment où les activités de l’opérateur sont malmenées en Algérie et en Égypte.

Khaled Bichara © REA

Khaled Bichara © REA

Publié le 20 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

Propulsé à 38 ans à la tête d’Orascom Telecom Holding (OTH), dans un pays où il est rare d’occuper de telles fonctions aussi jeune, Khaled Bichara incarne la relève. Il a en effet été nommé comme PDG à la mi-novembre 2009 par Naguib Sawiris, lui-même président exécutif. Nouveau bras droit du fils du fondateur de l’empire Orascom, le jeune dirigeant fête de belle manière le dixième anniversaire de son entrée dans le groupe. Cofondatrice de Linkdotnet, le fournisseur d’accès à Internet (FAI) devenu le plus important FAI privé du Moyen-Orient, son entreprise a été rachetée par le géant égyptien en 1999. À 23 ans, Khaled Bichara, formé sur les bancs de l’université américaine du Caire, avait déjà une première société dans le développement de logiciels, Labs Micro.

Pourquoi une telle promotion, réalisée à la faveur de la restructuration d’OTH qu’a menée Sawiris fin 2009 ? Khaled Bichara est chargé d’affûter la stratégie de développement et de croissance du groupe – sous la coupe rapprochée du grand patron, bien sûr. En tant que président exécutif du groupe, Naguib Sawiris se concentrera sur les acquisitions et éventuelles fusions stratégiques. Et ce dernier de saluer les prouesses de son poulain, qui compte à son actif le redressement spectaculaire de Wind Telecomunicazioni, opérateur italien de télécommunications (téléphonie fixe, sans fil, Internet), dont Weather Investments, la maison mère d’OTH, détient la majorité depuis 2005. En trois ans, Bichara a dopé son chiffre d’affaires de plus de 30 %.

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À peine nommé dans ses nouvelles fonctions, le jeune PDG a fort à faire avec deux dossiers épineux sur son bureau. D’abord, le raidissement du litige qui oppose depuis 2007 OTH à Orange-France Télécom au sujet du contrôle de Mobinil, avec respectivement 28,75 % et 71,25 % du capital du leader du mobile en Égypte. Le 4 janvier, Orascom a fait appel de l’autorisation accordée à Orange par l’autorité de marché égyptienne pour le rachat de ses parts. Dommage collatéral, OTH a suspendu, le 28 décembre 2009, les tractations entamées sur la vente de Linkdotnet à… Mobinil.

Autre litige, cette fois en Algérie, où Orascom opère sous la marque Djezzy, qui pèse pour près de 40 % de son chiffre d’affaires. Fin décembre, le groupe a annoncé faire appel du redressement fiscal de 596,6 millions de dollars qui lui a été infligé mi-novembre par le fisc algérien, et pour lequel il a déjà versé 120 millions. Tant que l’affaire n’est pas réglée, Orascom se voit bloquer le transfert de ses dividendes, empêtré dans une situation délicate, le tout sur fond de rivalités et de violences liées… aux qualifications à la Coupe du monde de football. Du coup, le groupe s’est vu contraint de procéder à une augmentation de capital – 800 millions de dollars – pour consolider sa trésorerie.

Khaled Bichara se dit confiant : « Nous ne craignons pas les combats. » « Nous » ? Sur ces deux dossiers chauds, il n’est pas sûr que Naguib Sawiris lui laisse la main d’entrée. Khaled Bichara ne sera-t-il qu’un « technicien », comme le murmurent ses détracteurs ? En tout cas, il devra batailler pour exister auprès du « grand patron ».

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