Etre fidèle, c’est trahir…
La question se pose à chaque fois que l’on adapte un livre au cinéma : le réalisateur a-t-il été fidèle à l’auteur ou l’a-t-il trahi ? Bien souvent, les meilleures versions cinématographiques d’œuvres littéraires sont loin d’être fidèles à leurs « modèles ». Elles en gardent au mieux les ressorts dramatiques et l’esprit ou le message quand il y en a un.
Dans Disgrâce, l’Australien Steve Jacobs a su conserver l’âpreté de l’histoire que raconte Coetzee en évoquant les relations d’une terrible dureté entre les Blancs et les Noirs dans l’Afrique du Sud des lendemains de l’apartheid. À tel point qu’il est impossible de regarder de nombreuses séquences sans se trouver fort mal à l’aise. Le film est servi à cet égard par la prestation remarquable des principaux acteurs, John Malkovich et Eriq Ebouaney. Mais même s’il est plutôt réussi, le long-métrage ne prend jamais une réelle envergure. Contrairement au roman. Il manque de souffle et d’originalité. À trop vouloir rester fidèle au chef-d’œuvre du Prix Nobel de littérature, le réalisateur n’a pas pris le risque de trouver son style propre.
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