La méthode Mend

Le mouvement rebelle, qui réclame des négociations, a repris ses attaques après deux mois de trêve.

Les rebelles du Mend revendiquent l’attaque d’un oléoduc le 19 décembre © APF/Photo d’archive

Les rebelles du Mend revendiquent l’attaque d’un oléoduc le 19 décembre © APF/Photo d’archive

Publié le 7 janvier 2010 Lecture : 1 minute.

Ses conseillers prétendent qu’Umaru Yar’Adua est capable de gouverner depuis un lit d’hôpital. L’absence du président du Nigeria, soigné en Arabie saoudite pour une « péricardite aiguë » (une inflammation de la paroi entourant le cœur) depuis le 23 novembre, se révèle cependant dangereuse pour le pays le plus peuplé d’Afrique (145 millions d’habitants).

Le 19 décembre, le Mouvement d’émancipation du delta du Niger (Mend) a déclaré avoir attaqué un oléoduc exploité par les pétroliers Shell et Chevron. Pour expliquer son acte, il a accusé le gouvernement d’avoir prétexté la maladie du chef de l’État pour suspendre les discussions. Il a jugé « inacceptable que l’avenir du delta du Niger soit lié à la santé et au bien-être d’un seul homme ».

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Milice armée, le Mend plaide pour une meilleure répartition des ­recettes pétrolières en faveur des populations de la région du delta, dans le sud du pays, où l’or noir est extrait. Sa méthode d’action : l’enlèvement de salariés expatriés des majors et le sabotage de leurs installations.

Depuis 2006, les attaques du Mend ont fait chuter la production pétrolière du Nigeria, qui est passée de 2,5 millions à 1,8 million de barils par jour.

Le 25 octobre, le groupe avait ­décrété un cessez-le-feu illimité. Il voulait signifier sa bonne volonté à négocier. Un mois plus tôt, certains de ses membres avaient bénéficié d’une amnistie après avoir déposé les armes. Une bonne dynamique dont le Mend, qui compare sa dernière ­attaque à un « coup de semonce », dit vouloir la poursuite.

Le vice-président Goodluck Jonathan est bien placé pour prendre en charge le dossier. Membre de l’ethnie ijaw, qui vit dans la région du delta, il a déjà mené des négociations avec des membres du Mend pour aboutir à l’amnistie du mois d’octobre. Mais, en l’absence du chef, l’homme observe une attitude discrète, évitant de suggérer la moindre intention de prendre la place d’Umaru Yar’Adua. Le « coup de semonce » du Mend le fera-t-il réagir ? 

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