Réparer le coeur

Doyen honoraire de la faculté de médecine d’Abidjan.

 © D.R

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prof-edmond-Bertrand

Publié le 4 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

L’infarctus du myocarde est la première cause de mortalité dans les pays développés et une maladie croissante dans les pays en développement. Mais de quoi s’agit-il ? De la destruction (nécrose) d’une partie du muscle cardiaque (myocarde), conséquence de l’oblitération de son artère nourricière (artère coronaire). D’où une réduction de la capacité du myocarde à se contracter rythmiquement (60 à 70 fois par minute) et à propulser le sang dans l’organisme.

Peut-on réparer le cœur après un infarctus ? Depuis des dizaines d’années, on sait pallier l’oblitération coronaire en faisant un pont (pontage) sur la zone bouchée avec un morceau de veine ou en branchant une artère voisine en aval de l’oblitération. Ce sont des interventions lourdes, mais certains chirurgiens les réalisent aujourd’hui avec des incisions réduites sous vidéoscopie.

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On peut aussi atteindre directement l’artère rétrécie en y introduisant, à partir d’une veine ou d’une artère périphérique, un tuyau (cathéter) dont le gonflement contrôlé permet d’ouvrir l’artère coronaire. On peut laisser en place un ressort (stent) qui maintient l’ouverture.

Jusqu’ici, les efforts ne portaient que sur la cause de la nécrose. Depuis quelques années, les ­spécialistes ­essaient de recréer du muscle contractile à la place du muscle nécrosé et mort. Ils recourent pour cela à des ­cellules susceptibles de se transformer en cellules contractiles et de se synchroniser avec les cellules myocardiques saines voisines.

Des cellules musculaires des membres ont été utilisées. Puis la filière a été remontée vers des cellules de plus en plus primitives, peu ou pas « spécialisées », donc ­capables d’acquérir le type myocardique recherché. Des essais ont été faits avec des cellules souches du sang. Les recherches actuelles portent sur les cellules du cordon ombilical reliant le fœtus à sa mère. Avant de recourir, peut-être, à des cellules embryonnaires.

Ces cellules de remplacement doivent d’abord subir une préparation très difficile pour devenir des cellules musculaires à contraction rythmique. Ensuite, il faut les mettre en place dans la zone de nécrose : par chirurgie (à l’occasion d’un pontage par exemple), par injection intraveineuse (simple mais peu efficace) ou par cathétérisme coronaire.

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Les résultats sont appréciés par la mesure de la force contractile du muscle cardiaque, qui augmente quand les cellules « greffées » sont devenues fonctionnellement efficaces. Les résultats sont encore modestes, mais une voie a été ouverte pour que soient réparés les dégâts causés par l’infarctus. 

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