Ce qu’ils en pensent…

Publié le 5 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

« Des producteurs américains d’huile de soja ont mobilisé depuis des années des sociétés de lobbying pour expliquer que l’huile de palme posait des ­problèmes. Pas de chance, elle ne contient pas de cholestérol, contrairement à celle de soja. Avec 40 millions de ­tonnes produites par an, ces deux huiles sont au coude à coude. Il y a une guerre mondiale de l’huile. »

Vincent Bolloré PDG du groupe Bolloré, propriétaire de la Safacam et actionnaire de la Socapalm (Cameroun)

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« L’huile de palme gagne des parts de marché en Afrique de l’Ouest, car la demande est supérieure à l’offre régionale proposée. Il est vrai aussi que l’huile de palme revient un peu moins cher à produire que l’huile de coton. La situation n’est pas irréversible. L’huile de coton peut être très compétitive si nos usines fonctionnent à pleine capacité. ­Olheol [ex-usine Trituraf] deviendra rentable d’ici trois ans si la filière cotonnière ivoirienne est relancée et gagne en productivité pour nous approvisionner suffisamment en graines. »

Alexandre Keita Président d’Olheol (Côte d’Ivoire)

« Les importations asiatiques menacent les productions locales. En s’implantant dans l’UEMOA, les groupes asiatiques ont accès aux certificats d’origine en vigueur dans l’espace communautaire. Au Burkina, par exemple, nous ne produisons annuellement que 30 000 tonnes d’huile de coton pour une demande évaluée à 60 000 tonnes. Les besoins complémentaires sont couverts par les huiles ivoiriennes et asiatiques. 80 % des importations par les grands commerçants concernent l’huile de palme. Une partie entre frauduleusement alors que notre réglementation est censée nous protéger. »

Mamadi Camara Président du Groupement des transformateurs des produits oléagineux du Burkina (GTPOB)

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« Les procédures en cours devant la Cour de justice et la Direction de la concurrence de l’UEMOA montrent la vitalité du processus d’intégration. La Commission ne peut pas interférer. Mais elle peut être saisie par une entreprise ou un État membre. S’il s’agit d’une affaire commerciale, nous transmettons le dossier à la Direction de la concurrence, qui diligente une enquête. Les États peuvent aussi évoquer les questions agricoles dans le cadre des conseils des ministres ou de la conférence des chefs d’État. Un État comme le Sénégal a le droit d’adopter ses propres lois. Mais il doit le faire en concertation avec la Commission et les États membres. Nous n’avons pas été informés du projet de décret sénégalais sur les huiles. L’UEMOA enverra début 2010 une équipe pour discuter. »

Christophe Dabiré Commissaire de l’UEMOA en charge du marché régional, du commerce, de la concurrence et de la coopération

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