Confidences de…Louis-Paul Motaze
Un mois après l’adoption de la Stratégie pour la croissance et l’emploi, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire évoque les priorités du gouvernement pour 2010.
Cameroun, les défis de la croissance
Jeune afrique : Quelles sont les perspectives de croissance pour l’année 2010 ?
Louis-Paul Motaze : Elles sont étroitement liées au contexte économique international et aux effets des différentes politiques de relance que nous avons mises en œuvre, aussi bien sur le plan macroéconomique qu’en ce qui concerne le soutien à certaines filières. Le taux de croissance de l’activité économique devrait, en 2010, se situer au-dessus de 3 %, contre 2 % en 2009.
Sur quoi reposent ces projections ?
Dans quelques mois, le Cameroun sera un vaste chantier, qui devra mobiliser d’énormes ressources financières, matérielles et humaines, et contribuera à la relance de la croissance et de l’emploi. On assistera au démarrage de plusieurs grands travaux d’infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, énergétiques et à la relance des produits de rente, dont le cacao et la banane d’exportation. Nous essaierons aussi de relancer les cultures vivrières comme le riz, le maïs, les tubercules… Enfin, nous comptons investir massivement dans les filières à fort potentiel comme le bois, le coton, le textile et le tourisme.
C’est le retour des investissements publics à travers les grands travaux…
Oui. Et afin de rendre opérationnelle cette nouvelle vision, nous avons récemment adopté un Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) qui vise avant tout à porter la croissance à 5,5 % en moyenne annuelle sur la période 2010-2020 et à ramener le sous-emploi de 75,8 % à moins de 50 % en 2020, avec la création de dizaines de milliers d’emplois formels chaque année. Il est aussi question d’infléchir le taux de pauvreté monétaire afin qu’il descende de 39,9 % en 2007 à 28,7 % en 2020.
Quels effets la crise mondiale a-t-elle eus sur l’économie camerounaise ?
Elle a entraîné un ralentissement de notre économie, ramenant le taux de croissance à 2 %. Des produits tels que le pétrole, le bois, le coton, le caoutchouc, l’aluminium ont été affectés, ce qui a eu pour effet de ralentir l’activité dans certains secteurs de services, notamment le transport ferroviaire et terrestre, les services portuaires, mais aussi le secteur bancaire. En revanche, certains produits, à l’instar du cacao et de la banane d’exportation, ainsi que les industries brassicoles et le secteur du BTP ont maintenu des tendances optimistes.
Trois ans après l’annulation d’une grande partie de sa dette, pourquoi le pays recourt-il à un nouvel emprunt auprès du FMI ?
Les allègements de dette ont permis d’investir dans les services de base, la santé, l’éducation. Mais l’une des conséquences de la crise mondiale sur les finances publiques a été une baisse des recettes, pétrolières et non pétrolières. C’est l’une des raisons qui ont conduit au recours à la facilité de protection contre les chocs exogènes proposée par le FMI.
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