Quand Ahmed rencontre Louisa…
L’accord électoral entre le Parti des travailleurs et la formation du Premier ministre, le Rassemblement national démocratique (RND), a beaucoup surpris.
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L’accord électoral en vue des élections sénatoriales du 27 décembre entre le Parti des travailleurs (PT, de Louisa Hanoune) et le Rassemblement national démocratique (RND, d’Ahmed Ouyahia) a surpris observateurs et acteurs de la scène politique en Algérie. Une alliance, fût-elle conjoncturelle, entre la première opposante et le patron de l’exécutif pourrait paraître incongrue. Mais à bien y regarder, elle n’a rien de surprenant.
Les clivages idéologiques entre la formation ouvriériste et celle du Premier ministre d’un gouvernement à tendance libérale se sont considérablement réduits depuis que ce dernier a fait sien le patriotisme économique, illustré par l’adoption, en juillet 2009, d’une loi de finances complémentaire (LFC) introduisant des mesures de reprise en main de l’économie par l’État, principale revendication du PT.
Balbutiements de la culture démocratique
À ceux, parmi ses pairs de l’opposition, qui lui reprochent d’avoir renié ses convictions, Louisa Hanoune répond qu’elle n’a fait « aucune concession, mais, au contraire, [qu’elle a] obtenu des garanties sur le respect de nos principes et de notre indépendance de décision. Un accord politique ne signifie pas pour autant une alliance et encore moins notre participation à un gouvernement de privatiseurs ». Quant au RND, il a eu droit, lui aussi, aux cris d’orfraie de ses partenaires de l’Alliance présidentielle (les nationalistes du FLN et les Frères musulmans du MSP).
Son porte-parole, le député Miloud Chorfi, a rétorqué : « Rien ne nous interdit de nous allier avec un parti pour qui la défense des intérêts de la Nation est un souci constant. » En démocratie, un accord politique entre deux partis à la veille d’une échéance électorale est une pratique somme toute banale. Ce n’est pas le cas en Algérie, où la culture démocratique en est à ses balbutiements.
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