Sale temps pour le tourisme

Kidnappings à répétition, menace terroriste… L’insécurité grandissante a conduit les tour-opérateurs à réduire leur activité.

Chinguetti, ville des sables aux bibliothèques millénaires, dans l’Adrar © Stéphane Lagoutte/Myope

Chinguetti, ville des sables aux bibliothèques millénaires, dans l’Adrar © Stéphane Lagoutte/Myope

Publié le 7 janvier 2010 Lecture : 1 minute.

Grâce aux charters, qui avaient commencé à desservir le pays en 1996, le triptyque « désert, calme, hospitalité » attirait chaque année 10 000 voyageurs occidentaux – surtout français – en quête de grands espaces. Depuis deux ans, seuls quelques intrépides font le trajet jusqu’à Nouakchott et Atar, point de départ des circuits dans l’Adrar, LA région touristique, dans le nord-est du pays. En cause, la menace terroriste. La Mauritanie vit une série noire qui a commencé avec l’assassinat, le 24 décembre 2007, de quatre touristes français, entraînant l’annulation du rallye Paris-Dakar. Elle s’est poursuivie avec notamment l’assassinat de douze mili­taires en septembre 2008, un attentat kami­­kaze en août dernier, l’enlèvement de trois bénévoles espagnols en novembre… Ces opérations ont été revendiquées par Al-Qaïda au ­Maghreb islamique (AQMI).

La disparition de deux touristes italiens, le 18 décembre, est peut-être aussi de son fait (aucune revendication n’avait été émise à l’heure où nous mettions sous presse). Le ministère français des Affaires étrangères a réagi en invitant à la prudence. « Il est fortement conseillé aux Français amenés à se rendre en Mauritanie, pouvait-on lire sur son site Internet, d’être particulièrement vigilants et d’éviter tout voyage ou séjour isolé. » Les voyagistes ont réduit leur acti­vité. En 2007, Point-­Afrique orga­nisait deux vols hebdoma­daires vers Atar (au départ de Paris et de Marseille). Malgré les mises en garde du Quai d’Orsay, le tour-opérateur a décidé d’en maintenir un pour la saison 2009-2010 (Paris-Atar, via Saint-Louis, au Sénégal). Son ­patron, Maurice Freud, s’est rendu à Nouakchott en octobre. Des mesures de sécurité ont été prises de concert avec les autorités. Objectif : maintenir l’activité, même résiduelle. Le premier vol a eu lieu le 20 dé­cembre… deux jours après la disparition des touristes italiens.

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