Kora Music Awards : Ce sera à Ouaga !
Après la fin de époque sud-africaine et l’échec de son organisation au Nigeria, la huitième édition des Kora Music Awards devrait finalement se tenir dans la capitale burkinabè le 4 avril prochain.
Ernest Adjovi y parviendra-t-il enfin ? Voilà maintenant trois ans que le Béninois tente d’organiser la huitième édition des « Kora All Africa Music Awards ». Dernier rebondissement en date : grâce à l’implication personnelle du président Blaise Compaoré, le Burkina devrait accueillir l’événement le 4 avril prochain.
Créés en Afrique du Sud, les « Kora » célèbrent depuis 1996 les talents de la musique africaine. Au fil des éditions, Adjovi invite des stars internationales (Michael Jackson, Will Smith…) et des personnalités (Bill Clinton, Kofi Annan…) qui lui apportent une renommée mondiale. Mais recevoir des invités aussi prestigieux a un coût. Les dettes s’accumulent. Les relations d’Adjovi avec les Sud-Africains se détériorent. Impossible d’organiser l’édition 2006.
D’annulations en reports
Adjovi veut alors délocaliser l’événement au Nigeria. En 2008, il affirme disposer d’un budget colossal (22 millions de dollars) et promet une cérémonie somptueuse : scène spécialement conçue pour l’occasion, sur le front de mer, chapiteau censé accueillir 20 000 personnes et des yachts pour loger les invités. Mais, à quelques semaines des festivités, nouvelle annulation. Les installations que les Nigérians devaient aménager n’ont pas été livrées à temps !
La messe semble dite… jusqu’à ce que Blaise Compaoré charge Adjovi d’organiser les festivités des 50 ans de l’indépendance du Burkina, prévues pour le 10 décembre 2010. Désireux de donner de Ouagadougou, qui accueille déjà le Fespaco et le festival Ouaga Hip Hop, l’image d’une capitale culturelle, le président burkinabè offre d’accueillir les Kora. Et, en tant que médiateur dans la crise ivoirienne, saisit l’occasion pour associer Abidjan à l’événement.
Ainsi, le 20 décembre dernier, Guillaume Soro, le Premier ministre ivoirien, et Tertius Zongo, son homologue burkinabè, venu à Abidjan avec une trentaine de ministres et d’opérateurs économiques, ont officiellement annoncé la tenue des Kora à Ouaga. « C’est l’occasion de doter les Kora d’une dimension panafricaine, se réjouit Adjovi. Les deux pays sont co-organisateurs. Pour des questions liées au calendrier politique ivoirien et à des problèmes de logistique, la cérémonie aura lieu au Palais des sports de Ouaga 2000, qui peut accueillir 4 000 personnes. Notre budget [7 millions de dollars] a été revu à la baisse, et nous cherchons des sponsors. Nous travaillons avec Air Ivoire, Air Burkina et des hôtels de la capitale burkinabè pour proposer un pack voyage-hébergement à des tarifs préférentiels. Enfin, pour que ce soit un vrai rendez-vous populaire, chacun pourra voter par SMS pour élire l’artiste du continent, qui remportera 1 million de dollars. »
Janet Jackson en vedette ?
Pour l’hommage à Michael Jackson, le 4 avril, Adjovi espère accueillir l’un des membres de la famille de l’artiste. « Pourquoi pas sa sœur Janet ? rêve-t-il. Et, pour les présentateurs, pourquoi pas Djimon Hounsou ou Will Smith ? » Le jury ? « Il sera composé de journalistes-critiques de musique et de DJ. Mais nous ne révélerons leurs noms qu’au dernier moment, pour qu’ils ne subissent pas de pressions. »
Qu’en est-il du contrat passé avec les Nigérians ? « Il n’est pas cassé, indique Adjovi. Nous avions signé pour cinq éditions et entendons respecter nos engagements. Comme nous attendons des Nigérians qu’ils nous livrent le site promis. »
Si l’édition 2010 a bien lieu, Ouaga pourrait être l’heureuse bénéficiaire de la situation. Adjovi, qui s’est alloué les services de la société sud-africaine Clive Morris Productions, notamment pour la réalisation de la scène, envisage de former à l’avenir des techniciens burkinabè. Une manière d’enraciner les Kora dans le paysage ouest-africain.
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