Les deux estomacs 
du docteur Boytchev


Fouad Laroui © DR

Publié le 21 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Si vous avez des enfants (ou si vous subissez de temps en temps les enfants des autres), vous avez déjà été confronté à ce qu’on pourrait appeler « le paradoxe des deux estomacs ». En voici une version courante :

– Toto, finis tes épinards.

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– Noooon, maman, impossible, mon estomac est plein, il va exploser.

– Ah bon. Dans ce cas, tu ne pourras pas manger le dessert ?

(Un silence)

– Maman, mon estomac-du-dessert est vide, c’est çui des épinards qui est plein.

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Souriez tant que vous voulez, nous sommes tous dans le même bateau. Nous avons beau croire que nous n’avons pas faim, que nous sommes pleins jusqu’aux sourcils, il suffit qu’un rocher de Ferrero (publicité gratuite) ou une praline belge se balade dans les parages pour que nous lui sautions dessus, les yeux exorbités, la langue en avant.

La science, jusqu’ici, n’avait jamais pu expliquer ce phénomène étonnant. Ou plutôt, la science, secouant la tête d’un air bonhomme, les yeux plissés par l’indulgence, se contentait de dire en souriant : « Allons, allons, tout cela, c’est de l’autosuggestion ; et cette histoire de double estomac n’est pas plus vraie que la fée Carabosse ou que les prévisions de Nostradamus. »

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Eh bien, la science avait tort. Une découverte scientifique d’une grande importance vient d’être faite dans un hôpital de Knokke-le-Zoute, en Belgique. Des médecins bulgares, échoués là depuis la chute du Mur et n’ayant rien d’autre à faire, ont suivi pendant plusieurs années des patients du cru et ils sont donc maintenant en mesure de révéler ce prodige : à l’approche du ramadan, l’estomac des Marocains de Knokke – et, par extension, de tous les musulmans de l’univers – se dédouble effectivement. Le docteur Boytchev nous explique : « J’ai des patients qui souffrent mille maux toute l’année. Mais dès que le ramadan est là, ils se mettent à ingurgiter, sans problème apparent, des litres de harira, des charretées de tajine et des tombereaux de couscous. Une seule explication : leur estomac s’est divisé, par scissiparité. Ils me laissent volontiers l’ancien, le malade, qu’une carotte suffit à combler. Et ils bourrent le second à en rendre jaloux Gargantua. Après la fin du ramadan, le deuxième estomac disparaît et je les vois réapparaître au dispensaire, le teint cireux, se plaignant de ne rien pouvoir ingurgiter. »

Étonnant, non ? Vous me dites que tout cela est impossible, c’est qu’des craques, tu te f… de nous. Holà ! Vous n’allez tout de même pas contester la toute-puissance du Créateur ?

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